- contourner
- (kon-tour-né) v. a.1° Terme de peinture et de sculpture. Marquer avec des traits et des lignes les contours d'une figure pour premier fondement du dessin.Donner à une figure le contour qu'elle doit avoir. Savoir bien contourner une figure. Contourner des volutes.Terme de métier. Arrondir.2° Passer autour de quelque chose ; faire le tour de. Ce fleuve contourne la ville. La colonne d'attaque contourna le coteau où l'ennemi était posté.3° Tourner de travers. Cette position finit à la longue par contourner les jambes. La chaleur a contourné ce morceau de bois.• C'est de dessus en dessous que notre petite rouleuse [une chenille] contourne les feuilles du frêne, et qu'elle dispose peu à peu celle sur laquelle elle s'est établie à revêtir la forme de cornet, BONNET Observ. 20e, Insectes..Fig.• Il le faut dresser pour lui comme un cheval de manége, il le faut contourner à sa mode comme un arbre de son jardin, J. J. ROUSS. Ém. I.Terme d'art du dessin. Donner à une figure, à un ouvrage une position forcée et maladroite.4° Se contourner, v. réfl. Être tourné de travers. Sa taille se contourne.XVe s.• Si fut la ville de Berghes mise et contournée en feu et en flammes, FROISS. II, II, 213.• L'argent ne devoit estre contourné ailleurs [détourné], FROISS. II, II, 128.• Et mena tellement le pape par ses dons et par ses fallaces, qu'ils contournerent du tout la roine d'Angleterre et condamnerent en son tort, FROISS. I, I, 11.XVIe s.• Le fier taureau au combat ordonné Deçà de là va contournant sa teste, DU BELLAY V, 8, recto..• Il semble qu'il soit en nostre pouvoir de les [nos maux] mespriser ou contourner à bien, MONT. I, 294.• Sa bestise la rend subjecte à estre maniée et contournée par les aureilles, MONT. I, 381.• La fortune contourna, oultre toute raison, cet accident, si qu'il s'en veit delivré sans aulcun inconvenient, MONT. II, 31.• Contournant la teste comme un singe qui avale des pilules, COTGRAVE .Con, et tourner.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.