- congeler
- (kon-ge-lé. L'e muet de ge se change en è devant une syllabe muette : je congèle, je congèlerai ; mais on ne voit pas pourquoi il ne se conjugue pas comme appeler, avec deux l, ou appeler comme congeler avec l'accent grave) v. a.1° Faire passer un liquide à l'état de glace. Le froid congèle l'eau.2° Abusivement, figer, coaguler. Il faut un très petit abaissement de la température pour congeler l'huile d'olive.3° Se congeler, v. réfl. Être mis à l'état de glace. L'eau se congèle à la température zéro.Se coaguler. Le bouillon de jarret de veau se congèle en un moment.CONGELER, COAGULER, FIGER. La congélation est le produit d'un abaissement de température au-dessous de zéro. La coagulation ne suppose aucun abaissement de température ; elle se produit par la chaleur, par des acides, par la présure, et convertit le liquide en une masse tremblante, peu solide. La présure coagule le lait ; la chaleur coagule le blanc d'oeuf. Se figer est dû à l'action d'un refroidissement, mais sans qu'il soit nécessaire de descendre à zéro, et d'ailleurs ne se dit que des liquides gras : l'air froid fige la graisse des viandes. L'eau se congèle et ne se coagule ni ne se fige ; l'albumine se coagule ; l'huile se fige ; c'est par abus qu'on dit qu'elle se congèle.XIVe s.• Mieulx te vauldroit faire un autre office Que tant dissoudre et distiller Tes drogues, pour les congeler Par alambics et descensoires, Nat. à l'alch. 38.XVIe s.• Quand les sauniers ont mis l'eau de la mer en leurs parquetages, pour la faire congeler à la chaleur du soleil et du vent, PALISSY 163.• Sur elle en tomba une goutte [d'ambre], Qui tout à coup se congela, MAROT III, 153.Provenç. et espagn. congelar ; ital. congelare ; du latin congelare, de cum, et gelare, geler.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.