- se condouloir
- condouloir (se)(kon-dou-loir) v. réfl.Employé seulement à l'infinitif. Se condouloir avec quelqu'un, lui témoigner qu'on prend part à sa douleur.• Leurs Majestés avaient envoyé des personnes de qualité à la reine d'Angleterre se condouloir de la mort funeste du roi son mari, LA ROCHEF. Mém. 67.• Arrivé droit au parlement [le duc d'Orléans devra leur dire qu'il est venu] leur faire part lui-même et se condouloir avec eux de la perte que la France venait de faire, SAINT-SIMON 398, 188.XVe s.• Par plus forte raison, tu dois condoler sur la mort de ton frere, MONSTREL. I, ch. 47.XVIe s.• Aprez s'estre souvent condolu à ses privez des maulx que...., MONT. I, 44.• [Ils ne trouvent pas bon] de condouloir et compatir, ny mesme fleschir avec eulx [les malheureux], AMYOT De la tranq. d'âme, 12.• Il s'adressa à l'un de ses familiers qui faisoit le plus de mine de s'en condouloir et contrister avec luy, AMYOT ib. 15.Latin condolere, de cum, avec, et dolere, avoir de la peine (voy. douloir).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECONDOULOIR. Ajoutez : - REM. Se condouloir est dit ne s'employer qu'à l'infinitif. Pourtant M. Louis Ratisbonne, dans sa traduction de Dante, l'a employé au futur : Bien plus, en regardant, tu te condouleras, Purg. XXXI. Il a eu raison. Il faut autant que possible rendre à ces verbes mutilés l'usage de leurs membres. Mais comment conjuguer ce verbe ? L'imparfait est assuré ; c'est je me condoulais. Le futur l'est moins ; si l'on remonte à l'ancienne conjugaison, on voit qu'il est : je me doulrai ou me dourrai. Par conséquent la forme moderne pourra être : je me doulerai, je me condoulerai.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.