- concurrence
- (kon-ku-rran-s') s. f.1° Prétention de plusieurs personnes à un même objet.• Un fils qui veut entrer en concurrence avec son père, MOL. l'Av. IV, 4.• Dans les mouvements de l'ambition et les vivacités des concurrences, MASS. Car. Conf..• Doux et patient dans les concurrences infinies des intérêts et des passions, MASS. Carême, Samar..• Dieu rompait une société de plaisirs par des dissensions et des concurrences, MASS. Profession religieuse, Sermon 1.• Tout se réduisit à deux méthodes [pour construire les vaisseaux] : l'une de M. du Quesne si fameux et si expérimenté dans la marine, l'autre de M. Renau jeune encore et sans nom ; la concurrence seule était une assez grande gloire pour lui, FONTEN. Renau..• C'est vous qui leur gagnez sur moi la préférence, Moi que déshonorait la seule concurrence, VOLT. Catil. II, 1.• Vous voyez toutefois qu'en cette concurrence Un monarque entre nous met quelque différence, CORN. Cid, I, 3.• Après une amitié de vingt ans, tous deux se crurent des droits à une même place, et cette concurrence, qui aurait détruit peut-être sans retour une amitié commune, ne put altérer celle de MM. d'Arci et le Roi, CONDORCET d'Arci..Être en concurrence, être en balance, incertain.• Grâce à Dieu, mon bonheur n'est plus en concurrence, MOL. Éc. des f. V, 3.Entrer en concurrence avec, balancer.• Nul intérêt n'était jamais entré dans son âme en concurrence avec la vérité, MASS. Or. fun. Conty..• Le mérite qui entre en concurrence avec lui, MASS. Petit car. Tentat..2° Terme de commerce. Rivalité entre marchands ou fabricants ou entrepreneurs. Redouter, soutenir la concurrence. La concurrence que certains produits français font aux produits anglais sur les marchés de l'Amérique.En termes d'économie politique, le principe de la libre concurrence, liberté pour les individus de concourir dans toutes les branches de la production. Concurrence des bras, des capitaux.• C'est la concurrence qui met un prix juste aux marchandises, MONTESQ. Esp. XX, 10.• L'effet d'un régime réel de liberté et de concurrence est de nous mettre tous dans une situation où chacun peut tirer de ses forces et de ses ressources tout ce que légitimement elles peuvent donner, DUNOYER Liberté du travail, t. I, p. 450.3° Terme de jurisprudence. Égalité de droit, de position, d'ordre. Venir en concurrence avec tel et tel créancier.Droit qui appartient à différents juges ou officiers publics de connaître d'une affaire.4° Concurrence d'office, terme de bréviaire, qui se dit lorsqu'aux secondes vêpres d'une fête double il se trouve un autre office de fête double qui se doit célébrer le jour suivant.5° Jusqu'à concurrence, jusqu'à la concurrence de, jusqu'à ce que telle somme soit remplie, acquittée. Vous rembourserez jusqu'à concurrence de tant.Absolument. Jusqu'à due concurrence.XVe s.• Aucune fois la concurrence Des signes et les mocions Avec les opposicions, EUST. DESCH. Poésies mss. f° 450, dans LACURNE.XVIe s.• Si elle meritoit ce beau nom, ce debvoit estre en concurrence, non par privilege, MONT. I, 69.• [Nous nous liâmes] d'une faim, d'une concurrence pareille, MONT. I, 213.• Nous avons formé une verité par la consultation et concurrence de nos cinq sens, MONT. II, 359.• La reduction de l'Eglise en bonne concurrence et union de doctrine, M. DU BELL. 246.• Alors ilz departoient à leurs gens des biens qu'ilz y trouvoient, jusques à la concurrence de ce qui leur pouvoit estre deu de soulde, AMYOT Eumènes, 15.• Il y avoit desja quelque peu de picque entre eulx, et ceste concurrence [pour la préture] les meit encore plus avant en querelle, AMYOT Brutus, 8.Concurrent.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECONCURRENCE. Ajoutez :6° Il s'est dit pour rencontre d'idées, d'expressions.• Que si l'on remarque des concurrences dans mes vers, qu'on ne les prenne pas pour des larcins, CORN. Clit. Préface.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.