- concierge
- (kon-sièr-j') s. m.1° Celui qui a la garde d'un château, d'un hôtel, d'une prison.• Concierges étonnés de ces sombres manoirs, à ce roi glorieux ouvrez vos cachots noirs, RACAN Psaume 23.Autrefois, nom d'un office considérable.• La reine Isabelle de Bavière avait la garde royale ; dès le 25 février 1413, elle s'était fait nommer concierge de la conciergerie du palais ; ce poste considérable, et quelquefois rempli par les plus éminents personnages, donnait au titulaire la garde du corps ou de la personne du roi, Isabeau de Bavière, par M., VALLET DE VIRIVILLE. p. 23.2° Portier. Parlez au concierge.XIVe s.• Le celerier et le concierge de la court le roy., Ordonn. des rois, t. VI, p. 597.• Nous avons commis et commettons le concierge de nostre dit hostel, ib. p. 313.• Au concierge de Beauvais quatre francs, Ménagier, II, 4.XVe s.• Cet hostel, ainsi comme coutume est, il le faisoit garder par un concierge, FROISS. III, IV, 28.• Elle [sobriété] est propice et de peu assouvie, Aide de sens, et de santé la guette, Garde de corps et concierge de vie, AL. CHART. Bréviaire des nobles.XVIe s.• Jehan Bonnel, concherge de la halle, Registre municipal, dans JAUBERT, Glossaire.Picard, conchierge ; espagn. conserge, bas-lat. consergius, dans un texte de l'an 1106. Ménage le tire de conservare ; mais conservare n'a jamais pu donner consergius. Labbe propose le mot hybride con-skarjo, skarjo signifiant en allemand sbirre, sergent ; mais la forme du mot et aussi le sens s'y opposent. Diez, qui écarte ces deux étymologies, n'en propose aucune. La présence de la forme consergius, dans un texte aussi ancien que l'an 1106, ne permet guère d'y voir autre chose que le représentant roman d'un bas-latin conservius, dérivé de cum et servire ; servius donnant serge ou sierge, comme serviens donne sergent. De sorte que concierge ne signifierait que serviteur, terme général déterminé ensuite par l'usage à un sens particulier.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.