- componction
- (kon-pon-ksion ; en poésie, de quatre syllabes) s. f.Douleur profonde d'avoir offensé Dieu.• L'action de grâces ne demande ni componction de coeur, ni effort, BOSSUET Or. 4.• Ils n'étaient pas touchés de componction, BOSSUET Souff. 1.• Il persévérait dans la componction et dans l'anéantissement de lui-même, FLÉCH. Panég. I, p. 329.• Mais que savez-vous si la componction que vous lui offrez [à Dieu] de votre défaut dans la prière ne vous purifie pas ?, MASS. Car. Prière..• La componction de leurs fautes...., MASS. Paraphrases, Ps. XVII, vers. 45.• Il y avait parmi eux beaucoup d'esprit de dispute et peu d'esprit de componction, BOSSUET Variat. XI, § 144.• Que savez-vous s'il ne veut point vous inspirer plus de componction de vos crimes passés ?, MASS. Carême, Prière..• On s'en reconnaît coupable sans componction, MASS. Car. F. légères..• Heureux qui peut tenir ses forces ramassées Dans le recueillement de la componction !, CORN. Imit. I, 21.• Si son exacte vigilance Ne s'exerce avec diligence Dans les saintes douleurs de la componction, ib. I, 20.Dans le langage ordinaire. Un air de componction, un air qui témoigne du regret ; se dit parfois avec une nuance de raillerie. Il est venu, avec un air de componction, me faire des excuses.XIIe s.• Tu demustras al tuen pople dures choses, abevras nus del vin de compunctiun, Liber psalm. p. 77.• Cant [il] nos avironeit de la lumiere de compunction, Job, 443.• Se la vertuz de compunction nos destrent par dedenz, ib. 454.XVIe s.• Ils requierent ces trois choses à penitence, componction de coeur, confession de bouche et satisfaction d'oeuvre, CALV. Instit, 486.• La souvenance de toutes ces turpitudes et desordres nous doit donner une grande componction en nos coeurs, LANOUE 58.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.