- communier
- communier 1.(ko-mu-ni-é)1° V. n. Recevoir la communion, le sacrement de l'eucharistie. Il a communié à Pâques.• Il s'est donné à communier comme mortel en la cène, PASC. J. C. 34.• Quoi qu'elle ne pût assez communier pour son désir, elle ne cessait de se plaindre humblement et modestement des communions fréquentes qu'on lui ordonnait, BOSSUET Marie-Thér..Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.2° V. a. Administrer le sacrement de l'eucharistie.• L'Église communiait les petits enfants, BOSSUET Trad..• Il faut que le prêtre avertisse les mourants soupçonnés de jansénisme qu'ils seront damnés, et les communie à leurs risques et périls, VOLT. Louis XV, 36.• Lorsque, sur le point de les communier, il leur déclara...., BOURDAL. Pensées, t. III, p. 368.XIIe s.• E de part l'arcevesque [il] lur aveit denuncié Qu'il les asoleit tuz, clers e lais, del pechié, Qu'as escumeniez orent comunié, Th. le mart. 121.XIIIe s.• Soit chascuns confès et commeniés, VILLEH. CLX..• Delez le flun habiterai Por toi, que g'i atenderai ; Iluec serai communiée ; Por après serai deviée [morte], RUTEB. II, 139.XVIe s.• Ils vinrent mettre en pieces une assemblée des Refformez, communiquans à la cene au village de la Tardiere, D'AUB. Hist. III, 346.Provenç. communiar, cumeniar, cumengar, cumenegar ; espagn. comulgar ; portug. commungar ; ital. communicare ; du latin communicare, communiquer (voy. communiquer), faire participant. Communier est la dérivation ancienne et légitime de communicare (la consonne se perdant en des cas pareils) ; communiquer a été refait ensuite sur le latin.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. COMMUNIER.2° V. a. Ajoutez :Fig.• Ton zèle autant de fois saura mystiquement D'une invisible main communier ton âme, CORN. Imit. IV, 1296.4° Se communier, v. réfl. Administrer à soi-même le sacrement de l'eucharistie.• Qu'il n'est pas permis au prêtre qui célèbre de se communier soi-même, Hist. du concile de Trente, traduct. de le Courayer, Amst. 1736, t. I, p. 625.————————communier 2.(ko-mu-nié) s. m.Terme d'ancienne législation. Nom donné à ceux qui étaient de la communauté d'une ville, d'une commune.• La seule chose qui me fasse un peu de peine [dans un mémoire d'avocat sur des mainmortables], c'est ce malheureux aveu de vingt-quatre communiers en 1684 ; j'ai toujours peur que cette pièce ne serve de prétexte contre vos excellentes raisons, VOLT. Lett. Christin, 12 août 1775.XVIe s.• Habitans communiez n'autres gens particuliers ne peuvent pretendre avoir droit d'usage ne pasture en seigneurie et haute justice d'autruy, sans titre, Coustum. génér. t. I, p. 423.Commune.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE2. COMMUNIER. Ajoutez :2° Propriétaire en commun.• L'eau ne peut exister sans le vase qui la contient ; de là cette conclusion que le propriétaire de l'eau est copropriétaire du vase ; l'arrêt l'exprime, et, comme conséquence du principe qu'il pose, concède l'action en partage à chacun des communiers, Gaz. des Trib. 21 juin 1876, p. 608, 2e col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.