- combattant
- (kon-ba-tan) s. m.1° Homme armé pour la guerre.• Thèbes pouvait faire sortir ensemble dix mille combattants par chacune de ses portes, BOSSUET Hist. III, 3.• Sous couleur de punir un injuste attentat, Des meilleurs combattants il affaiblit l'État, CORN. Cid, IV, 5.Champion.• Nommons des combattants pour la cause commune ; Que chaque peuple aux siens attache sa fortune, CORN. Hor. I, 3.• Et croire que nous seuls armons ce combattant, CORN. Pomp. V, 1.2° Soldat qui prend part à un combat. Le nombre des combattants était égal de part et d'autre.• La déroute fut entière, Quoi que pût faire Artarpax, Psicarpax, Meridarpax, Qui, tout couverts de poussière, Soutinrent assez longtemps Les efforts des combattants, LA FONT. Fabl. IV, 6.• Et le combat finit faute de combattants, CORN. Cid, IV, 3.• Une nuée de traits obscurcit l'air et couvrit tous les combattants, FÉN. Tél. XX..• Allez, vils combattants, inutiles soldats, Laissez là ces mousquets trop pesants pour vos bras, BOILEAU Ép. IV.Les combattants, ceux qui, dans une armée, prennent part aux combats, par opposition aux non combattants, c'est-à-dire les officiers d'administration, les musiciens, les chirurgiens, etc.• Napoléon, entré dans Moscou avec quatre-vingt-dix mille combattants et vingt mille malades, en sortait avec plus de cent mille combattants, SÉGUR Hist. de Napol. IX, 1.Familièrement. Le bal, le jeu finit faute de combattants, faute de danseurs, de joueurs.3° Chacun des assistants et des tenants d'un tournoi.4° Par plaisanterie, combattant se dit de gens qui se battent à coups de poing ; en ce sens il a un féminin, combattante. On fut d'avis de jeter deux ou trois seaux d'eau sur les combattants.XIIe s.• Vingt mile combatant, Ronc. p. 27.• Sire, dit Guenes, Ogier li combatanz [le guerrier], ib. p. 31.• Près [il] trovera le fort roi combatant, ib. p. 122.• Vingt mille sont, hardi et combatant, SÉGUR p. 132.XVIe s.• Chascun pouvoit assembier cent mille combattants, MONT. I, 229.Combattre. L'ancien français avait le substantif combatere, combateor, qui a subsisté jusque dans le XVIe siècle.• Irreprehensible, de bonne doctrine, non pas combateur ni avaricieux, CALV. Instit. 870.Combattant ne remplace pas exactement combatteur : comme il n'est autre que le participe présent de combattre, pris substantivement, il a le sens de celui qui combat actuellement, tandis que combatteur, c'est celui qui a l'habitude ou qui fait le métier de combattre.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.