- coller
- (ko-lé) v. a.1° Joindre avec de la colle. Coller du papier. Coller une feuille d'acajou sur du chêne. Coller deux choses ensemble.Enduire, imprégner de colle, d'apprêt. Coller du papier, coller de la toile.Par extension. Le sang avait collé ses cheveux.Coller du vin, y battre de la colle de poisson ou même du blanc d'oeuf pour le clarifier. Je croyais savoir coller le vin, J. J. ROUSS. Conf. VI2° Appliquer une chose contre une autre. Il a collé son visage contre le mien.• Cette attente d'une bataille en Flandre collait tout le monde aux fenêtres pour voir arriver les courriers, SAINT-SIMON 209, 65.Fig.• Au lieu de les coller sur des livres, J. J. ROUSS. Ém. II.Terme de billard. Coller une bille, l'envoyer tout près de la bande. On dit aussi : coller son adversaire, pour dire : coller sa bille.Populairement. Coller quelqu'un, lui fermer la bouche, lui dire quelque chose qui le fait taire.Coller un écolier et surtout un aspirant à une des écoles du gouvernement, lui faire une question à laquelle il ne peut répondre.3° V. n. Tenir comme avec de la colle. Tout cela avait collé ensemble.Ce pantalon colle, il est juste, il dessine les formes.4° Se coller, v. réfl. S'attacher comme avec de la colle.• La tunique s'était collée sur sa peau, FÉNEL. Tél. XV.S'appliquer exactement sur une chose. Cette draperie se collait sur le corps.S'attacher fortement.• Il dit, baise mes pieds, les inonde de larmes, Se colle à nos genoux, DELILLE Énéide, III, 830.• .... Sur sa pâle main [de Laurence] ma lèvre qui se colle La retint à la vie avec une parole, LAMART. Joc. IV, 160.• Il lui est arrivé plusieurs fois de se trouver tête pour tête à la rencontre d'un prince et sur son passage, et n'avoir que le loisir de se coller à un mur pour lui faire place, LA BRUY. XI.Fig. Tenir son esprit appliqué à une chose.• Tillemont est le guide le plus sûr des faits et des dates pour l'histoire des empereurs ; Gibbon se colle à lui ; il se fourvoie et tombe quand l'ouvrage de Tillemont finit, CHATEAUB. dans le Dict. de DOCHEZ..XIIIe s.• Si collerent [tendirent] les voiles et s'en allerent, VILLEHARD. p. 155, dans LACURNE.XVIe s.• Je voy plus de cent ruisseaux Collez de fange et de bourbe, DU BELLAY II, 51, recto..• Bons dieux ! qui voudroit louer Ceux qui, collez sur un livre, N'ont jamais soucy de vivre ?, RONS. 417.Colle.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECOLLER. Ajoutez :5° Fig. Se coller, être tenu par un fort sentiment.• Les femmes, les enfants, les lieux de notre naissance, et autres objets auxquels notre esprit se colle et s'attache avec tant de passion, MALH. Lexique, éd. L. Lalanne..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.