- châlit
- (châ-li ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire) s. m.Bois de lit. Châlit de noyer, de fer.• Je vis Castillon sans meubles, avec un châlit et un capucin, et qui en voulait prendre l'habit, SAINT-SIMON 334, 139.• Mais, montant sur son châlit, Il rencontra dans son lit Une concubine ; C'était Proserpine, SEDAINE la Tentation de S. Antoine..XIIe s.• Quant veneit que li jurs ert en la nuit plungiez, E li liz saint Thomas esteit apareilliez, Desus un chaelit qui tut esteit quiriez [garni de cuir], D'une cuilte purpointe, d'un poi d'estraim junchiez E de chiers linges dras [linges dras, toiles de lin] e blancs e deliez, Th. le mart. 104.XIIIe s.• Car el lit où ele se couche, N'a il ne chaelit ne couche, Ains gist en fiens et en ordure, RUTEB. II, 34.XVe s.• Esquelles maisons avoit gentes salles, chambres, garde-robes, charlistz, Jeh. de Saintré, 54.• Les chalitz des lictz dorez, COMM. VII, 15.• Et lors prennent le lit et le chaalit tout ensemble entre leurs bras, Guy de Warwick, roman en prose.• Si ensepvelirent incontinent le corps du Seigneur, et le mirent en ung chaalit couvert d'un poille royé, DE LABORDE Émaux, p. 198.• Pour achatter de la paille pour mettre ès chaliz de monseigneur [le duc d'Orléans], pour ce que les gens du Roy en avoient osté les pailles, DE LABORDE ib..Picard, calit ; Saintonge, chalosse, chalut ; espagn. cadalecho, lit de branches d'arbre ; ital. cataletto, litière, cercueil, lit de parade ; bas-lat. cadeletus ; de catar, voir, regarder (voy. catafalque), et lit. Le sens propre est lit de parade, et puis toute espèce de bois de lit. Dans l'ancien français, chaa-lit ou chae-lit (de trois syllabes), chaa ou chae répond à cata. L'accent circonflexe de châlit est la trace de la contraction de chaa ou chae en cha.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.