- chrême
- (krê-m') s. m.1° Huile mêlée de baume, et consacrée pour servir aux onctions dans l'administration de certains sacrements. Le saint chrême.• Je vais vous consacrer sur ce bord de ma tombe ; Baissez la tête, enfant, pour que le chrême y tombe, LAMART. Joc. V, 182.Fig. Cela ferait renier chrême et baptême, cela mettrait toute patience à bout.2° Fig. Liaison occulte.• Il était toujours demeuré une sorte de liaison de M. le Prince et de M. le prince de Conti à lui [Larochefoucauld] de l'ancien chrême des pères, mais sans rien d'apparent, SAINT-SIMON 229, 93.• Sa vertu [de Mlle de Condé] la rendit suspecte aux jésuites, à qui l'hôtel de Conti l'était déjà de tout temps, à cause de l'ancien chrême du vieux hôtel de Conti, qui en effet s'était un peu communiqué à celui-ci, même à celui de la fille du roi, SAINT-SIMON 225, 22.Vieux en ce sens.XIIe s.• Cuidiez-vos, chier frere, ke li cramme faillist el baptisme de Christ ?, ST BERN. 563.XIIIe s.• Et d'autre part ot un cresmier, Et à senestre un balsamier ; Car de l'un basmes decouroit, Et de l'autre cresmes caoit, Fl. et Bl. 321.• Et puis prent le cresme, et l'oint par dessus le toup ; disant ce qui est usé de dire, et orisons, et psaumes, Ass. de J. I, 30.• Moult a cy vertueux baptesme, Qui enta sans huile et sans cresme Salut d'invocation trine, J. DE MEUNG Tr. 254.XVe s.• C'est contre soy conjurer. ... Loy forfaire, Et estre au cresme parjure, ALAIN CHART. Esperance ou consolation des 3 vertus..• En Jhesus est Saint Esperit ; Car il a esté oint du cresme, Et sy a annuncié baptesme, Résurr. de J. C.• Le bonhomme qui est à la bonne foi et du bon cresme, Les quinze joies de mariage, joie. 5e Cestuy drap est cher comme cresme, Patelin.XVIe s.• Dont nous rendront-ils donc certains, que leur chresme soit un vaisseau du Saint Esprit ?, CALV. Instit. 1166.En grec, baume, onction, venant de oindre (voy. christ).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.