- chiquenaude
- (chi-ke-nô-d') s. f.Coup appliqué au moyen du doigt du milieu dont le bout est appuyé ferme sous le bout du pouce, et que l'on desserre avec effort.• Il [Monsieur] me demanda sans aucun préambule si son nez me paraissait propre à recevoir des chiquenaudes, RETZ IV, 159.• Je ne puis pardonner à Descartes : il aurait bien voulu, dans toute sa philosophie, pouvoir se passer de Dieu ; mais il n'a pu s'empêcher de lui faire donner une chiquenaude pour mettre le monde en mouvement, PASCAL Pensées, I, 19, 51.• Les uns donnaient à Mme Panache une pistole ou un écu, les autres des chiquenaudes et des croquignoles, SAINT-SIMON 44, 8.Il ne lui a pas donné une chiquenaude, il ne l'a pas frappé.• La moindre chiquenaude qu'il me donnera, je crierai de toute ma force, MONTESQ. Lettr. pers. 51.CHIQUENAUDE, CROQUIGNOLE, NASARDE, PICHENETTE. Le lieu où la chiquenaude et la pichenette se donnent est indéterminé ; la nasarde est restreinte au nez d'après son étymologie ; et la croquignole se donne sur toute partie du visage.XVIe s.• Il ne lui faisoit mal en plus que feriez baillant une chinquenaulde sus ung enclume de forgeron, RAB. Pant. II, 29.• Chicquenode, PALSGRAVE p. 220.• J'ay veu des hommes, des femmes et des enfants ainsi nays, qu'une bastonnade leur est moins qu'à moy une chiquenaude, MONT. I, 165.Origine inconnue. Génin propose le radical de chique, chicot, et naude pour nasaud, nez : petit coup sur le nez ; mais naude pour nasaud n'est pas admissible. L'orthographe chinquenaulde de Rabelais ne conduit à rien. Le picard dit pikenote où l'on semble voir le verbe piquer et une terminaison note qui serait la même que naude, mais dont le sens est inconnu.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.