- chier
- (chi-é)1° V. n. Se décharger le ventre ; mot populaire et bas, qui ne se dit pas en compagnie honnête.Fig. Il a chié dans mon panier, ou dans ma malle, il m'a offensé.Chier sur la besogne, travailler et ne faire rien qui vaille.2° V. a. Chier des cordes, aller péniblement à la selle.XIIIe s.• Et il chia seur le musel Au vilain, tant que s'esveilla, Ren. 6002.XVIe s.• Il le mena [David, ministre protestant], qui lors estoit à Fontainebleau ; mais, ayant parlé à M. le cardinal de Lorraine, le dit David chia sur la bible [abandonna le protestantisme], BRANT. Cap. fr. t. III, p. 237, dans LACURNE.• Pleurez donc et chiez bien des yeux, Moyen de parvenir, p. 50, dans LACURNE.• Autant chie un boeuf que mille moucherons, OUDIN Curios. fr. p. 101.• [Discours de Villars à Sully] : Vous estes bien loin de vostre compte, et vostre roy de Navarre aussy ; car, par le corps bieu, il a chié au panier pour moy, et s'il n'a pas d'autre valet que de Villars, croyez qu'il sera mal servy, Mém. de SULLY, t. II, p. 143, dans LACURNE.• Et, jusques en l'autre monde, quel mauvais menage a faict Jupiter avecques sa femme qu'il avoit premierement practiquée et jouie par amourettes ? c'est ce qu'on dit chier dans le panier, pour après le mettre sur sa teste, MONT. III, 324.• Ci gist un roy [Henri de Navarre, depuis Henri IV], par grand merveille, Qui mourut, comme Dieu permet, D'un coup de serpe et d'une vieille, Comme il chioit dans une met, D'AUBIGNÉ Mém. édit. LALANNE, p. 36.Picard, kier ; provenç. et espagn. cagar ; ital. cacare ; du latin cacare.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.