- chiche
- chiche 1.(chi-ch') adj.1° Peu abondant, en parlant des choses. La moisson sera chiche.2° En parlant des personnes, parcimonieux. Être chiche.• Qu'il est chiche ! Belle leçon pour les gens chiches, LA FONT. Fab. V, 13.Fig. Être chiche de ses paroles. N'être pas chiche de promesses.• La belle.... n'était chiche de ses regards, LA FONT. Nic..• Elle n'en était guère plus chiche [de ses faveurs], HAMILTON Gramm. 6.• Eussiez-vous tout le bien dont le ciel vous est chiche, RÉGNIER Sat. XIII.PROVERBESIl n'est festin que de gens chiches, c'est-à-dire quand un avare se met en frais, il n'épargne rien.Autant dépense chiche que large, c'est-à-dire une épargne faite mal à propos cause des pertes dans la suite.Il n'est pas riche qui est chiche.Au XVIIe siècle, les puristes essayaient de bannir le mot chiche :• Ces gens sont fort chiches, il faut dire : ils sont vilains ; ce mot de chiche est ridicule, MARG. BUFFET Observ. p. 58.XIIe s.• Et au povre [la dame] se fait et chiche et morne, QUESNES Romanc. p. 86.XIIIe s.• N'iert [il n'était] pas vers ele avers ne chiches, Ren. 15209.• Ne soyés orguilleus ne chiches, Ayés por enseignier les riches Large cuer et cortois et gent, Et piteus à la povre gent, la Rose, 6607.• Moult est fos [fou] haus homs qui est chiches, ib. 1154.• Car li leus d'oisiaus herbergier N'estoit ne dangereus ne chiches ; Onc mès ne fu nus leus si riches D'arbres, ne d'oisillons chantans, ib. 473.XIVe s.• .... Nel troverez pas chiche, Ne vous doint [qu'il ne vous donne] tant d'avoir que tuit en serez riche, Girart de Ross. V. 985.• Tous jours [il] seroit com povre et chiche, Dolent, subjet et serf au riche, BRUYANT dans Ménagier, t. II, p. 25.XVe s.• Prince, je suy siche, pour abregier, Prodigue aussi, nonchallant, diligent, CH. D'ORL. Bal. 109.• L'empereur son pere estoit trop extremement chiche, COMM. VI, 7.XVIe s.• Chiche à priser la dignité, CALVIN Instit. 898.• Les autres le blasmant d'avoir esté fort chiche et mechanique, jusques à envoyer vendre des presens de viande qu'on luy donnoit, AMYOT Thémist. 8.• Cato n'estoit jamais chiche de celebrer et prescher les louanges...., AMYOT Caton, 28.• Charles, cardinal de Lorraine, esprit sans borne, très chiche et craintif de sa vie, prodigue de celle d'autrui, D'AUB. Hist. II, 143.• Amitié de chiches gens à deux boulets ressemble bien [parce qu'ils ne se touchent qu'en un point], GÉNIN Récréat, t. II, p. 234.• Ce que chiche espargne, large despend, LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 258.• Il n'est pas riche qui est chiche, LEROUX DE LINCY ib. p. 315.• Les plus riches sont les plus chiches, LEROUX DE LINCY ib. p. 334.Catal. xic, chic, petit, de peu de valeur ; espagn. chico, petit ; ital. cica, petite chose ; du latin ciccum, petite chose.————————chiche 2.(chi-ch') s. m.Nom ancien du pois qu'on ne nomme plus que pois chiche (voy. pois).XIIe s.• E feves et lentilles et ceire quite (frixum cicer), Rois, 185.XIIIe s.• Je ne priseroie trois chiches Socrates, combien qu'il fust riches, la Rose, 6941.• Cices, de leur nature, sont caudes et seches, ALEBRANT f° 51.XIVe s.• Honneur est grains, richesse est paille ; Donc qui a honneur, il est riches ; N'il ne doit or prisier deux chiches, MACHAULT p. 102.XVIe s.• Prenés deux onces de farine de ciches rouges, O. DE SERRES 940.• Des farines de ciches blancs, de faseols...., O. DE SERRES 972.• Cicer en langage latin signifie un poy chiche, AMYOT Cicéron, 1.Provenç. cezer, sezer ; espagn. chicharo ; ital. cece ; du latin cicer.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.