- chevir
- (che-vir) v. n.Disposer de quelqu'un, en venir à bout. Cet enfant est si malin qu'on ne peut chevir de lui.• Nous ne saurions en chevir [d'un chien], MOL. Festin, IV, 3.Terme d'ancienne coutume. Traiter, composer, capituler.XIIe s.• Et nus et nostre cause contre li [il] maintiendra, Et, s'en vus ne remaint, très bien la chevira, Th. le mart. 133.XIIIe s.• Si vous [je] pri donques qu'il en isse [de prison] Et de la besoigne chevisse, la Rose, 15260.• Gentil homme, li quel ne se mellent pas de marceander, ançois se cevissent de lor heritages, qu'il tienent en franc fief du signeur, BEAUMAN. IV, 14.• Li soudans de Hamant ne se sot comment chevir du soudanc de Babiloine [le Caire], JOINV. 213.XIVe s.• Mais qui a de l'argent toujours a bien chevi, Guesclin. 18118.• Un poure homme demande comment il se porra chevir de leus [loups], de quoy il y a tant en son pays qu'ilz lui detruisent toutes ses bestes, Modus, f° LXX.XVe s.• Pour avoir conseil comment il se pouvoit chevir de ceste aventure, FROISS. I, I, 100.XVIe s.• Si les choses se rendent à nostre merci, pourquoi n'en chevirons-nous ?, MONT. I, 294.• Ses creanciers vindrent crier après luy, et l'importuner pour estre payez sur son partement ; et ne pouvant chevir à eux, il fut contraint de recourir à Crassus, AMYOT César, 13.• Concluant à despescher vers le grant maistre, lui oster l'espoir de secours, l'avertir de composer et chevir comme il pourroit, D'AUB. Hist. I, 244.Chef, bout ; chevir, c'est proprement venir à chef, à bout. Wallon, chèvî, chercher, chèvihant, entreprenant, actif.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.