chevalerie

chevalerie
(che-va-le-rie) s. f.
   Institution militaire, propre à la noblesse féodale et consacrée par la religion. Les siècles de la chevalerie.
   Voilà où aboutit une aventure [descente du prince Édouard en Écosse] qui eût réussi dans les temps de la chevalerie, mais qui ne pouvait avoir de succès dans un temps où la discipline militaire, l'artillerie et surtout l'argent décident de tout à la longue, VOLT. Louis XV, 25.
   La chevalerie errante, les chevaliers errants.
   Romans de chevalerie, romans où sont décrits les exploits, les caractères, les moeurs, le aventures, les amours des chevaliers tels que l'imagination les avait idéalisés.
   Faire chevalerie, se disait, dans la langue du moyen âge, des actes de vaillance ou de courtoisie que faisait un chevalier.
   Le corps des chevaliers, la cavalerie noble.
   Rodrigue, à la tête de sa chevalerie, subjugua le royaume de Valence, VOLT. Moeurs, 44.
   Fine fleur de chevalerie, se disait pour l'élite des chevaliers et aussi pour un chevalier accompli.
   Qualité, rang de chevalier.
   Ordre de chevalerie, distinction honorifique instituée par divers souverains. Être décoré de plusieurs ordres de chevalerie.
   Non, d'aucune chevalerie Je n'ai le brevet sur velin, BÉRANG. Vilain..
   Race noble. Cette maison est d'ancienne chevalerie.
   La noblesse. Un roi entouré de sa chevalerie.
   XIe s.
   Donc aurez fait gente chevalerie, Ch. de Rol. XLIII.
   N'i a paien de tel chevalerie, ib. LXXV.
   XIIe s.
   Tant est Rolans pleins de chivalerie [vaillance], Ronc. p. 28.
   [Il] Va demandant pris de chivalerie, ib. p. 58.
   Et là doit-on faire chevalerie, Où on conquiert paradis et honor, QUESNES Romancero, p. 93.
   Si faisons assembler nostre chevalerie, Sax. XXXII.
   XIIIe s.
   À Paris la cité [il y] ot grant chevalerie, Berte, II.
   Je vueil qu'o vous s'en voist [aille] noble chevalerie [nobles chevaliers], ib. LXXII.
   [Roland] Qui fut preus et hardis, pleins de chevalerie, ib. CXLIV.
   Atant se parti li chevaliers dou roi, sans saluer, et passa mer et trouva le roi Richart à Londres à tout grant chevalerie et li dist, Chr. de Rains, p. 59.
   Est-il greignor forsenerie Que d'essaucier chevalerie, Et d'amer gens nobles et cointes Qui robes ont gentes et jointes ?, la Rose, 12132.
   Et li fust ostés li estas de chevalerie, BEAUMANOIR XLV, 29.
   Fié [fief] qui ne deit servise que d'une chevalerie ne se part mie entre suers, Ass. de J. I, 224.
   Avec le conte de Brienne avoit un vaillant clerc qui estoit evesques de Rames, qui maintes beles chevaleries avoit faites en la compaingnie le conte, JOINV. 271.
   Chevalerie amors resanble, Si ont pris compaignie ensemble ; Hardi covient estre ameor [amant], Ausi com le combateor, Ovide, De arte, ms. f° 97, dans LACURNE.
   XIVe s.
   Si comme medecine quert un bien, et chevalerie un autre bien, ORESME Eth. VII, 13.
   XVe s.
   Si s'avisera qu'il la conforteroit [Tournay] tellement et y envoieroit si bonne chevalerie que la cité seroit toute seure et bien conseillie, FROISS. I, I, 126.
   Peu en affiert à moy de mercy, je ne suis que ung seul homme ; la chevalerie qui avec moy estoit, qui les prouesses firent, en doivent avoir l'honneur. Sire chevalier, dit le roy, vous dictes vostre plaisir, mais le bon chef fait la bonne chevalerie, Perceforest, t. II, f° 96.
   XVIe s.
   Loyaux aides sont coutumierement dus pour chevalerie [réception comme chevalier] du seigneur ou de son fils ainé, LOYSEL 605.
   Masistius, general de la chevalerie des Perses, AMYOT Arist. 34.
   Chevalier ; provenç. cavalaria, cavalayria ; espagn. caballeria ; ital. cavalleria.

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

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