- chauve-souris
- (chô-ve-sou-ri ; l's se lie dans le parler soutenu : la chau-ve-sou-ri-z et la belette) s. f.1° Petit mammifère qui a des ailes membraneuses et qui ressemble à la souris par la forme de son corps.• Une chauve-souris donna tête baissée Dans un nid de belette...., LA FONT. Fabl. II, 5.2° Terme d'architecture. Toile en appentis pour garantir des rayons du soleil.3° Terme de marine. La partie la plus élevée de la ferrure du gouvernail. s'étendant en ailes, tribord et bâbord de l'étambot.Au plur. Des chauves-souris.La Fontaine a dit souris-chauve :• Je connais maint detteur [débiteur], qui n'est ni souris-chauve, Ni buisson, ni canard, ni dans tel cas tombé..., LA FONT. Fabl. XII, 7.XIIIe s.• Quant ta parole est blanche et ta pensée est fauve, Tu voles en tenebres comme une soris chauve, J. DE MEUNG. Test. 1474.• Ce estoit chauve la soriz, Et Pelez li ras ses mariz, Que dant Renart ot estranglé, Ren. 11866.• Samblanz sui faiz à la chauve souriz de leu [lieu] seul, Psautier, f° 120.• À tuz jurs mais en est houniz, Come fu la chauve souriz, Qui ne deit mès par jur voler, Ni ne deit plus en court parler, MARIE ib..XIVe s.• Deux pots dorez et esmaillez aux chauves soriz, pesant XXI marcs, DE LABORDE Émaux, 211.Picard, casseuris, cateseuris ; wallon, chawe-sori ; namur. chau-sori, chèhau-sori ; rouchi, queue d'sori. La première idée qui se présente est qu'il s'agit d'une souris chauve, cet animal ayant pu être ainsi nommé à cause que ses ailes n'ont pas de plumes ; mais Grandgagnage fait remarquer que les formes wallones veulent dire souris-chouette ; de sorte qu'il y aurait là une paronymie qui aurait changé chawe, chouette, en chauve. Mais ce qui empêche d'admettre cette opinion, c'est que chauve souris se trouve dans les plus anciens textes sans variante, ce qui ne serait pas si chauve était une corruption de quelque autre mot.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECHAUVE-SOURIS. - ÉTYM. Ajoutez : Comme cet animal est dit dans la langue d'oïl chauve souris ou souris chauve et dans le wallon souris-chouette, notons qu'en Bretagne il est nommé souris-chaude. Cette dernière altération est inintelligible. On voit que deux considérations ont déterminé le nom de cet animal. Suivant l'une, on l'a dit chauve, parce qu'il n'a ni poils ni plumes ; suivant l'autre, on l'a assimilé à la chouette, probablement à cause de ses habitudes nocturnes.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.