- chatouilleux
- chatouilleux, euse(cha-tou-lleû, lleû-z', ll mouillées, et non cha-tou-yeû) adj.1° Qui est sensible au chatouillement. Cet enfant est très chatouilleux.Terme de manége. Cheval chatouilleux à l'éperon, cheval qui, au lieu d'obéir à l'éperon, hennit et rue.2° Fig. Qui s'offense aisément, qui se pique aisément.• C'est sur ce point qu'il est chatouilleux, BOSSUET I, Annonc. 1.• Quelque chatouilleuses que soient les impressions de l'amour-propre, elles ne m'empêcheront jamais de dire la vérité, MIRABEAU Collection, t. III, p. 45.• En un siècle comme celui-ci où l'on ne vit que par exemple, et qui me semble autant ou plus chatouilleux pour les écrivains que celui sous lequel on était obligé de se présenter la corde au cou quand on voulait proposer de nouvelles lois, Lett. à Malh. dans MALH. Éd. de MÉNAGE, p. 262.• Pour un monsieur si chatouilleux, qu'avez-vous trouvé de gai à certain soufflet de tantôt ?, BEAUMARCH. Mar. de Fig. V, 19.3° Affaire, question chatouilleuse, affaire, question qui pourrait facilement exciter des susceptibilités.• L'éclat de ces faveurs dont vous enveloppez De votre faux secret le chatouilleux mystère, CORN. Agésil. III, 4.• Ce factum accompagné de notes un peu chatouilleuses, VOLT. Lett. d'Argental, 4 janv. 1773.XVe s.• Il luy sembloit davantage que ses subgectz estoient ung peu chastoulleux à entreprendre auctorité quand ilz en verroient le temps, COMM. VI, 7.XVIe s.• Sentir la hart, vaut autant à dire que chatouilleux de la gorge, DESPER. Contes, XCVII.• Depesché aux plus chatouilleuses negociations, D'AUB. Hist. préf. 8.• Ils s'y logerent, encores qu'il y fist fort chatouilleux [dangereux], CARL. IX, 28.• L'univers de bout en bout Sent partout Sa chatouilleuse puissance [de l'amour], AM. JAMYN liv. IV, Chanson.• Or que le plaisant.... Je ne sçay si la ditte princesse a composé le dict livre, d'autant qu'il est plein de propos assez hardis et de mots chatouilleux, LA CROIX DU MAINE Bibl. p. 309, dans LACURNE.• Un aultre disoit au bourreau, qu'il ne le touchast pas à la gorge, de peur de le faire tressaillir de rire, tant il estoit chatouilleux, MONT. I, 296.• Mais, de contourner le jugement des evenements, souvent contre raison, à nostre advantage, et d'obmettre tout ce qu'il y a de chatouilleux en la vie de leur maistre, ils en font mestier, MONT. II, 114.• Combien qu'ayez la parole plus chatouilleuse et plaisante aux oreilles des auditeurs, Nuits de Straparole, t. II, p. 235, dans LACURNE.• Chatouilleux de la gorge [qui mérite d'être pendu], OUDIN .Voy. chatouiller.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECHATOUILLEUX. Ajoutez : XIVe s.• Ne me touchez point, car je sui bien chatoilleus, Rev. critique, 5e année, 2e semestre, p. 403.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.