- chaton
- chaton 1.(cha-ton) s. m.1° Tête d'une bague, c'est-à-dire partie qui renferme la pierre précieuse.2° Pierres enchâssées. Elle avait au doigt une belle rangée de chatons.XIIIe s.• J'ai en ma main un tel anel ; Deux pieres a ens el caston, Lai de Melion.XIVe s.• Les entrechamps de grosses pelles [perles] fines et de chastons enchastonnez en fin or, DU CANGE chasto..• Pour cinquante que rubis, que esmeraudes petites, pour mettre en cinquante chastons d'or ; lesquielx chastons furent baillés audit Nicholas Waquier pour mettre en sollers de broudeure qu'il fit pour le roy à la feste de l'Estoile, DE LABORDE Émaux, p. 209.XVe s.• Balais yssus de douze chastons d'or, DE LABORDE ib..XVIe s.• Trois petits chattons d'or à queue, où sont deux tables de dyamant triangles, et au troisieme est une rosette de dyamant, DE LABORDE ib..Berry, chaton, coffret ou tiroir établi dans un coffre sur des liteaux intérieurs. Diez le tire de cassa, caisse, italien cassetta, cassettone, et par contraction castone, comme le parmesan castéin a de cassettina ; mais on ne voit pas comment une contraction, telle que casseton changé en caston, aurait pu se faire dans la langue d'oïl. Il faut y admettre le même radical que dans l'allemand Kasten, coffre, anglais chest, suédois kista, qui peut-être tire son origine du latin cista. Voyez aussi le bas-latin casticia, enclos, castulum, coffre.————————chaton 2.(cha-ton) s. m.Petit chat.• Le cardinal de Richelieu ajouta encore une pistole pour les chatons, L. FEUGÈRE Mlle de Gournay, p. 163, d'après TALLEMANT..XIIIe s.• Qui prendroit, biau filz, ung chaton Qui onques rate ne raton Veü n'auroit ; puis fust noris Sans ja veoir rat ne soris.... Et puis veïst soris venir ; N'est riens qui le peüst tenir, la Rose, 14241.• Ce sache cil qu'à court ira, Et teiz sa droiture i achate Qui n'en porte chaton ne chate, RUTEB. II, 71.XVIe s.Diminutif de chat ; provenç. cato ; catal. gató.————————chaton 3.(cha-ton) s. m.Terme de botanique. Épi long et flexible, ressemblant un peu à une queue, dont les fleurs sont incomplètes, c'est-à-dire qu'elles ne possèdent pas à la fois étamines et pistil (noyer, coudrier, saule, mûrier), et qui, articulé à sa base, se détache en entier après la floraison.XVIe s.• N'estant tant à craindre le degast des chatons du couldrier par les froidures, O. DE SERRES 680.• Le noier ne fleurit aucunement, comme la plupart des autres, seulement jette il des chatons pour avant-coureurs des nois prochaines, ainsi que font les coudriers et chesnes, O. DE SERRES 695.Chaton 2, par comparaison avec la fourrure du chat. Roulin cite le gaél. caiste, frisé.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.