- chat-huant
- (cha-u-an, au pluriel comme au singulier ; du temps de Palsgrave, p. 19, au XVIe siècle, on aspirait l'h ; l'Académie dit encore qu'on l'aspire ; mais la prononciation la plus ordinaire ne tient pas compte de cette h) s. m.Sorte de hibou....• Hier soir sur la brune Un chat-huant s'en vint votre fils emporter, LA FONT. Fabl. IX, 1.• Une souris tomba du bec d'un chat-huant, LA FONT. Fabl. IX, 7.Au plur. Des chats-huants.XIIIe s.• Mès moult i brait et se demente Li chahuan o sa grant hure, la Rose, 5999.XVe s.• Les arondes y font leur nis Et li cahuan soir et main, E. DESCH. Ball. sur son bailliage de Senlis.XVIe s.• Des chats-huants et chauves souris, D'AUB. Hist. I, 363.• Si nous oyons crier de nuict quelque chouan, Nous herissons d'effroi, RONS. 815.• J'ay englué vingt vergettes ce matyn ; si je eusse ung chat-huant, nul petit oyselet ne me escaperoit, PALSGR. p. 612.• À midy estoile ne luit, cahuant ne sort de son nid, GÉNIN Recréat. t. II, p. 234.Berry, chavant, chaven, chavin, chavon ; chavoche, femelle du chat-huant ; patois messin, chè-heuzant ; picard, caouein ; picard, cahouant ; Saintonge, chavant ; bas-lat. cavannus. Bien que chat-huant puisse avoir un sens et signifier le chat qui hue ; bien que le huant se trouve dans des textes anciens avec le sens de chat-huant (les leus oÿ uller, et li huans hua, Berte, p. 41), néanmoins on ne peut résister à l'ensemble de toutes les formes de nos patois qui témoignent d'un mot chavan, chouan, qui fut altéré, par la prononciation, en un semblant de sens, le chat qui hue, et dont le radical cho ou cau se trouve dans chouette et dans choucas (voy. ces mots).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.