- chaise
- (chê-z') s. f.1° Siége à dossier et ordinairement sans bras. Chaise de bois, de paille, de rotin. Chaise rembourrée. Prendre, donner, avancer une chaise. Loueuse de chaises. Chaise à bras pour les enfants.• Alidor assis dans sa chaise, Médisant du ciel à son aise, Peut bien médire aussi de moi ; Je ris de ses contes frivoles ; On sait fort bien que ses paroles Ne sont pas articles de foi, BOILEAU Épigr. XIII.Chaise de choeur, ancien nom de ce qu'on nomme aujourd'hui stalle.Chaise longue, sorte de lit ou de canapé qui n'a de dossier qu'à un bout.Chaise percée, ou, simplement, chaise, siége garni d'un vase pour les besoins naturels.• Et pour prix de sa peine au grand vent dispersée Vont ses papiers servir à la chaise percée, RÉGNIER Sat. II.• Sidrac assura que [le principe de tout] c'était la chaise percée, VOLT. Oreilles, 7.2° Sorte de siége fermé et couvert où l'on se fait porter par deux hommes. Chaise à porteurs. Porteur de chaise. Il va en chaise.• Allez, ôtez votre chaise d'ici, MOL. Préc. 8.• Je me suis vu arrêter comme je sortais de ma chaise, HAMILT. Gramm. 7.• Antigonus fit présent à Bion d'une chaise, afin qu'il le pût suivre quand il voudrait, FÉN. Bion..Porter en chaise, se dit de deux personnes qui entrelacent leurs mains pour en porter une troisième sur leurs mains ainsi entrelacées.3° Voiture de voyage à deux ou quatre roues, traînée par un ou plusieurs chevaux. Chaise de poste. Chaise roulante.• Mon fils s'en va demain en chaise, SÉV. 345.4° Chaise ou chaire curule, siége d'ivoire des principaux magistrats de la république romaine.• Les deux chaises d'ivoire ont reçu les édiles, V. HUGO Odes, IV, 11.5° Terme d'architecture. Charpente formée de quatre grosses pièces, sur laquelle on établit la cage d'un clocher, d'un campanile, d'un moulin à vent.Bâti de bois qui soutient la cage d'un moulin.6° Partie de la roue du coutelier.Bâti de bois pour exhausser une chèvre, une grue.Table qui supporte la poêle lorsqu'on fait les bougies filées.7° Terme de marine. Large sangle disposée en un siége mobile pour les gabiers ou voiliers.Chaise marine, sorte de siége disposé de manière à affranchir du roulis et du tangage.8° Terme de fief. En partage de fief noble, nom des quatre arpents de terre qui environnent de plus près le château.XVIe s.• Une chayze de fer qui estoit garnie de veloux, DE LABORDE Émaux, p. 200.• Une chayze de Florance, DE LABORDE ib..• Une chayze de bois d'ouvraige de Naples, DE LABORDE ib..• Celuy qui vuide ma chaize percée, MONT. I, 328.• Elle passa un lacet de sa robbe dans l'un bras de sa chaize, DE LABORDE III, 152.• Porté sur des brancars d'or, et assis dans une chaize d'or, DE LABORDE IV, 26.Chaise est une prononciation vicieuse du mot chaire (voy. chaire). Dans le XVIe et le XVIIe siècle, le peuple de Paris, en beaucoup de mots, remplaçait le son de l'r par celui du z, et cette faute, acceptée par l'usage, a fini par faire deux mots de chaire et chaise, avec une acception différente. Mais pendant longtemps l'usage ne les a pas séparés, Molière a dit chaise pour chaire : Les savants ne sont bons que pour prêcher en chaise, Fem. sav. V, 3. Régnier, chaire pour chaise : Et chacun en son rang Se met en une chaire, Sat. X. Après sa mort on donna sa chaise [chaire] au jeune Gronovius, p. 448, Menagiana.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECHAISE. Ajoutez :6° Nom populaire de la constellation de Cassiopée. La Chaise.XVe s. Ajoutez :• Une vieille chaeze de laiton à quatre testes de lieppart, Hist. litt. de la France, t. XXIV, p. 613.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.