- carabas
- (ka-ra-bâ) s. m.1° Le marquis de Carabas, nom du protégé du chat botté, dans le vieux conte rajeuni par Perrault. Bonnes gens qui fauchez, dit le chat à tous ceux qui font la moisson, si vous ne dites pas que ces terres sont au marquis de Carabas, vous serez tous hachés menu comme chair à pâté. Ce marquis de Carabas, loin d'être noble, était le dernier fils d'un meunier, ce que Béranger a conservé dans sa chanson : Pour me calomnier, Bien qu'on ait parlé d'un meunier, Ma famille eut pour chef Un des fils de Pépin le Bref.2° Familièrement, propriétaire de beaucoup de biens détachés les uns des autres ; et aussi, noble fier d'une noblesse douteuse, de titres bien ou mal acquis.• Mon fils le baron, Quoique un peu poltron, Veut avoir des croix ; Il en aura trois ; Chapeau bas, chapeau bas ! Gloire au marquis de Carabas !, BÉRANG. Le marquis de Carabas..3° Grande et vieille voiture, dite par raillerie du nom du marquis de Carabas.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECARABAS. Ajoutez :4° Anciennement, voiture publique allant de Paris à Versailles.• Le carabas était une voiture publique ayant la forme d'une longue cage et pouvant contenir vingt personnes.... les carabas mettaient quatre heures et demie pour aller à Versailles ; les places coûtaient vingt-cinq sous, Journ. offic. 29 avril 1875, p. 3081, 3e col..(le journal écrit carrabat).• Ils [les tableaux de Lancret, Watteau, etc.] vous promènent partout, à la cour comme à la ville.... dans les carrosses du roi et dans les misérables carabas qui font le service de Paris à Versailles, Rev. illustrée des Deux-Mondes, 26 déc. 1874.Carabas, au sens de vieille voiture, s'écrit sans majuscule.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.