- caquet
- (ka-kè ; le t ne se lie pas dans la conversation ; au pluriel l's se lie : des ka-kè-z insipides ; caquets rime avec traits, procès, jamais, paix) s. m.1° Au propre, le cri de la poule qui pond.2° Fig. Babil haut et bruyant, et aussi babil de jactance.• C'est un ignorant, un poltron, qui n'a que du caquet.... Si j'eusse étudié.... Une cornette au col, debout dans un parquet, à tort et à travers je vendrais mon caquet [d'avocat], RÉGNIER Sat. IV.• Enfin, comme en caquet ce vieux sexe fourmille, RÉGNIER Sat. XIII.• Étourdi du caquet, je feignais de le croire, RÉGNIER Sat. XI.• Quel caquet est le vôtre !, MOL. Tart. II, 4.• Vous avez le caquet bien affilé, MOL. Bourg. g. III, 3.• Il me divertit avec sa voix, et tu m'étourdis avec ton caquet, MOL. Princ. d'Él. 2e intermède, scène 1.• L'ourse va trouver sa voisine la corneille, qui faisait un grand bruit par son caquet sous un arbre, FÉN. XIX, 43.• Le grand caquet vient de la prétention à l'esprit, J. J. ROUSS. Ém. IV.• Je devrais me contraindre Jusques à m'éclaircir de ce que je dois craindre, à pousser jusqu'au bout son caquet indiscret, MOL. Éc. des F. I, 7.• Enfin, mon étourdi n'aura pas lieu d'en rire ; Par son trop de caquet il a ce qu'il lui faut, MOL. ib. III, 3.• J'ai bien peur que ceci n'approche fort de leur style [des mauvais poëtes] et que vous n'y reconnaissiez plutôt le caquet importun des pies que l'agréable facilité des muses, RAC. Lett. II, à La Fontaine..• .... Vous voulez que je trouve parfait Un petit suffisant qui n'a que du caquet, GRESSET le Méchant, IV, 6.Avoir du caquet, se montrer parleur et fier.• M. de Grignan a bien du caquet, SÉV. 110.Rabattre le caquet, rabaisser le caquet, faire tomber la jactance.• Un lion en passant rabattit leur caquet, LA FONT. Fabl. III, 10.• Je vous assure que cela rabaisse le caquet, SÉV. 5.Caquet bon bec, personne bavarde et médisante. C'est le nom de la pie dans La Fontaine. Caquet bon bec [la pie] alors de jaser au plus dru, Fabl. XII, 11. On assure que cette expression est de la création de La Fontaine.3° Au plur. Propos futiles ou malins. Provoquer, redouter, faire taire les caquets.• À tous les sots caquets n'ayons donc nul égard, MOL. Tart. I, 1.• Mille caquets divers s'y font en moins de rien, MOL. ib..• Une petite ville, d'où l'on a banni les caquets, LA BRUY. 5.• Croyez-moi, beautés monarchiques, Le mot vertu dans vos caquets, Ressemble aux grands noms historiques, Que devant vous crie un laquais, BÉRANG. Vertu de L..4° Le caquet de l'accouchée, conversation des femmes qui visitent une nouvelle accouchée.XVe s.• Puis, sans faire plus long quaquet, Les voulut tout incontinent Remettre dedans le baquet, VILLON 1re Repue. Comment ils eurent des trippes.XVIe s.• Et fay que devant mon prince Desormais plus ne me pince Le caquet des envieux, RONSARD Odes, V, 5.• Cecy surpasse toute bassesse de coeur, en personnes de tel reng, d'avoir voulu tirer quelque principale gloire du caquet et de la parlerie [de ce qu'on dirait d'eux], MONT. I, 287.• Par où il bridoit les occultes caquets des mocqueurs, et esmoussoit la pointe de ce reproche, MONT. III, 48.• Je lui abas son cacquet, PALSGR. p. 414.• Si vous pouviez, ô heureux perroquet, Ma volonté et mon affection Bien declarer par vostre bon cacquet ! Si vous pouviez dire ma passion !, Vers de don Carlos, fils de Philippe II, dans Élisabeth de Valois, par Me WALKER-FREER.• Adieu les plaisirs des champs ; Plus à l'abri de l'ombrage Des oyselets aux doux chants On n'oit le caquet ramage, BAÏF Oeuvres, p. 75, dans LACURNE.Voy. caqueter.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.