- bûche
- (bû-ch') s. f.1° Morceau de bois taillé pour le chauffage. Bûche de Noël, grosse souche de bois qu'on met au feu la veille de Noël, et qui doit durer toute la nuit, parce que c'était autrefois la coutume de veiller la nuit de Noël pour assister à la messe de minuit et, plus tard, à celle de l'aurore.Fig. et familièrement, personne stupide, lourde. Cet homme est une vraie bûche.Il ne se remue non plus qu'une bûche, il n'a pas la moindre activité.• Et l'on demande l'heure, et l'on bâille vingt fois Qu'elle s'émeut autant qu'une bûche de bois, MOL. Mis. II, 5.2° Par extension, bûche de charbon de terre.Bûche économique, espèce de brique préparée avec de l'anthracite en poudre, de la houille et un peu d'argile.3° Terme d'horticulture. La tige des orangers étêtés qui viennent de Provence et de Gênes.4° Établi du tréfileur, de l'épinglier.Barre de fer dont se sert le verrier.Jauge pour régler l'épaisseur des pains de savon.XIIe s.• E les jugs [jougs] des boes pren pur busche pur faire sacrese, Rois, 219.XIIIe s.• Li fenix quiert la buisse et le sarment, Par quoi il s'art et giete hors de vie, THIBAUT Chansons, dans LACURNE.• Elle en la buscherie prent la disisme [dixième] boise, Berte, LXII.• À Paris [j'] emportoie chaume, busche et estain, ib. LXXIII.• Et pour ce que en aucun temps, buche, charbon sont plus chiers une fois que autre, se aucun se douloit, atrenpement convenable y sera mis par prevost de Paris, Liv. des mét. 189.• Et li feus fu tost alumez, Qu'il orent buche à grant plenté, Ren. 925.• Si comme il avient que uns gentix hons ou une meson de religion a es bos d'un segneur une caretée de buce le jor, et il en envoie querre deus ou trois, BEAUMANOIR XXIV, 16.• N'ai pas busche de chesne, RUTEB. 7.• Nobles ne set engin ne art, Ne qu'uns des asnes de Senart Qui busche porte, ib. 199.• Luxure est un pechiés que glotonnie aluche, Et si le fait flamber plus cler que seiche buche, J. DE MEUNG Test. 1750.XIVe s.• [Qu'ils] abatissent arbres et noyers, pommiers et tout ce qu'ils trouveroient de buche, Chr. de Saint-Denys, t. II, f° 52, dans LACURNE.XVe s.• C'est à entendre que ils doivent [les serfs anglois] de droit et par coutume.... la busche couper et amener à l'hostel et toutes telles corvées, FROISS. II, II, 106.• L'autre dit : ce n'est qu'un monstre Et ainsi que busche vestue ; Or ne fait rien et si se tue, EUST. DESCHAMPS Poésies mss. f° 512, col. 3, dans LACURNE..XVIe s.• Il devint sec comme une busche, et son ventre creux comme une lanterne, DESPER. Contes, LXXV.• Des souliers de busche [sabots], ib. LXXXI.Wallon, boiche ; rouchi, boisse ; provenç. busca ; sicil. vusca ; de même radical que bois (voy. bois).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.