- étalon
- étalon 1.(é-ta-lon) s. m.Cheval entier pour la conservation de la race.• L'étalon généreux a le port plein d'audace ; Sur ses jarrets pliants se balance avec grâce ; Aucun bruit ne l'émeut ; le premier du troupeau, Il fend l'onde écumante, affronte un pont nouveau, DELILLE Géorg. III.Étalons nationaux, étalons qui appartiennent à l'État et sont déposés dans les haras et dépôts.Étalons approuvés, étalons particuliers qui ont été soumis à l'approbation de l'administration des haras.Étalons rouleurs, chevaux entiers que leurs propriétaires conduisent, à l'époque de la monte, dans les fermes et les villages, pour la saillie des juments.Étalon d'essai, synonyme de boute-en-train.Boeuf étalon (locution bizarre, puisque le boeuf est châtré, mais reçue), âne étalon, le mâle employé à la reproduction et à l'amélioration de l'espèce.Fig. et familièrement, homme ardent aux plaisirs de l'amour.• Il croit en venir à bout, s'il peut faire voir qu'il est bon étalon, D'ABLANCOURT Lucien, dans LE ROUX, Dict. comique.Ménage et le Dictionnaire de l'Académie de son temps disent qu'on prononçait ételon.XIIIe s.• Et s'il eyt nule [jument] qui n'eyt polein, soit enquis si ce soit par malveise garde ou par deffaute de viande, ou par deffaute d'estaloun, Traité d'agriculture, dans Bibl. des chartes, 2e série, t. II, p. 131.Berry, atelon ; ital. stallone ; loi des Visigoths, equus ad stallum ; du bas-lat. stalla ou stallum, écurie (voy. estal) : c'est-à-dire cheval tenu à l'écurie et non soumis au travail, pour être employé à la reproduction. On trouve dans les langues celtiques stal, stalan, étalon, mais il paraît y provenir du roman.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. ÉTALON.Fig. Ajoutez :• Si quelqu'un n'entreprend la recherche de quelque femme d'importance, ce sera un homme sans courage, un étalon de chambrières, MALH. Lexique, éd. L. Lalanne.————————étalon 2.(é-ta-lon) s. m.1° Modèle des mesures et des poids légalement autorisés. Fixer l'étalon d'une mesure.2° Terme de construction. Aire sur laquelle on trace le plan d'un bâtiment. On dit aussi ételon.3° Terme d'eaux et forêts. Baliveau de l'âge de la dernière coupe.XVIe s.• À charge qu'ils seront tenus estalonner les dits bos [bois] de cent estalons [baliveaux] en chascun journel bons et souffisans, DU CANGE estallus..Bas-lat. stalo, stallo, dans des textes du XIIIe siècle. Ce mot, qui signifie aussi baliveau, est le même que l'ancien français estaillon, qui signifiait un pieu d'un chariot, et tient à l'ancien haut allemand stihil, pieu : un bâton ayant été pris pour étalon des mesures de longueur, et puis, par extension, des poids. Comparez l'anglais standard, qui signifie à la fois étalon et étendard.ÉTALON APPROUVÉ, ÉTALON AUTORISÉ.• L'étalon approuvé est celui qui a été jugé capable d'améliorer l'espèce ; l'étalon autorisé n'a pas les qualités nécessaires pour contribuer à son perfectionnement, il est seulement propre à maintenir l'amélioration...., BOCHER Rapport à l'Assemblée nationale, n° 1910, p. 102.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE2. ÉTALON. - HIST. Ajoutez :XIVe s.• Que toutes poises, aunes et mesures.... soient boines, justes et loyaux, selon l'estalon de ladicte ville [Abbeville], Rec. des monum. inédils de l'hist. du tiers état, t. IV, p. 204.• Et pueent [peuvent] cauper tout bos, soient estalon anchien ou autre, Bibl. des chartes, 1875, 3e et 4e livraisons, p. 237, 1322.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.