- épreindre
- (é-prin-dr'), j'épreins, nous épreignons ; j'épreignais, nous épreignions ; j'épreignis ; j'épreindrai ; j'épreindrais ; épreins, épreignons ; que j'épreigne, que nous épreignions ; que j'épreignisse ; épreignant ; épreint, v. a.Presser entre ses doigts quelque chose pour en exprimer le suc. Épreindre du verjus, des herbes.• Vénus était assise dans une conque en l'état d'une personne qui viendrait de se baigner et qui ne ferait que sortir de l'eau ; une des Grâces lui épreignait les cheveux encore tout mouillés, LA FONT. Psyché, II, p. 166.Se dit aussi du liquide qu'on fait sortir en épreignant.• Ils épreignaient du jus de sésame et s'en frottaient le corps comme d'huile, VAUGEL. Q. C. VII, 4.S'épreindre, v. réfl. Être épreint. Le brou de noix ne s'épreint pas facilement.XIVe s.• Mettez l'herbe en un sac, et l'espraignez pour avoir le jus, Ménagier, II, 5.XVIe s.• Ils se baiserent les uns les autres, de maniere que tout le camp se trouva plein de caresses et de larmes très doulces et espraintes à force de joye, AMYOT Fab. 28.Lat. exprimere, qui, ayant l'accent sur pri, a donné régulièrement es-preindre (voy. exprimer). Entre épreindre et exprimer, qui sont un même mot, on voit comment la prononciation latine encore subsistante déterminait la forme du mot français naissant.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.