- ému
- ému, ue1° Mis en mouvement, ébranlé.• Et je l'ai moins touché par ce que j'ai pu dire Qu'un chêne n'est ému du souffle d'un zéphire, ROTR. Antig. V, 2.• Dans les airs mille cloches émues, BOILEAU Sat. VI.• Sais-tu pourquoi les airs Sont émus par les vents, rougis par les éclairs ?, DUCIS Lear, III, 7.2° Excité à.• J'étais à son exemple ému d'en faire autant, RÉGNIER Sat. XIII.3° Agité par l'émeute, la sédition.• Je vois le peuple ému pour prendre son parti, CORN. Poly. V, 1.• Tout est calme, seigneur, un moment de ma vue A soudain apaisé la populace émue, CORN. Nicom. V, 10.• L'archiduc, forcé d'avouer qu'il n'avait pas de pouvoir [pour conclure la paix], fit connaître au peuple ému, si toutefois un peuple ému connaît quelque chose, qu'on ne faisait qu'abuser de sa crédulité, BOSSUET le Tellier..4° Touché par une passion.• Tantôt l'esprit ému d'une frayeur bien vive, MOL. l'Étour. II, 14.• Quoi ! d'un juste courroux je suis ému contre elle ; C'est moi qui me viens plaindre, et c'est moi qu'on querelle, MOL. Mis. IV, 3.• D'un fort vilain soupçon je me sens l'âme émue, MOL. Sgan. VI.• Son coeur fut ému de joie et de tendresse, FÉN. Tél. XXII.• D'une invincible horreur je sens mon âme émue, VOLT. Sémir. II, 1.On dit aussi avec de : ému de joie, de pitié, de colère, etc.5° Attendri.• Lorsqu'encor tout ému de vos derniers adieux, RAC. Bérén. III, 2.6° Mis en colère.• Il n'arriva qu'une fois à Platon d'être un peu ému contre un de ses esclaves, FÉNEL. Platon..7° Inquiet.• Des rapports sinistres se succédaient ; il vint un officier de la police russe pour dénoncer l'incendie ; il donna tous les détails ; l'empereur ému chercha vainement quelque repos, SÉGUR Hist. de Napol. VIII, 6.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.