- élaguer
- (é-la-ghé) v. a.1° Couper les branches, principalement les branches inférieures d'un arbre, afin de faire grandir la tige et de se procurer des fagots pour le chauffage.• Dubut est ici, qui a élagué des arbres devant cette porte, qui font en vérité une allée superbe, SÉV. 162.2° Fig. Détruire ou écarter ce qui est superflu ou nuisible.• L'homme l'étend et la polit [la nature], en élague le chardon et la ronce, BUFF. Morceaux choisis, p. 18.Par analogie, retrancher d'un ouvrage d'esprit ce qui est surabondant. Élaguez ces détails.ÉLAGUER, ÉMONDER. Élaguer, c'est retrancher ; émonder, c'est, étymologiquement, rendre net, rendre propre. On élague un arbre pour le débarrasser de grosses branches qui le surchargent. On émonde un arbre non pas seulement pour le débarrasser de grosses branches devenues inutiles ou nuisibles, mais aussi pour lui ôter ce qui le dépare aussi bien que ce qui lui nuit. L'élagage se pratique surtout dans l'intérieur de l'arbre ; l'émondage, surtout à l'extérieur, à la cime, à l'extrémité des branches.XVIe s.• Souvent l'on en retranche du bois [des espaliers] en les eslargant, O. DE SERRES 650.• Qu'il tienne nettoiés ses oliviers, les eslaguans à propos, O. DE SERRES 706.• Esmonder, est oster le mort et rompu ; eslaguer, les branches inutiles et nuisantes croissans en mauvais endroit, empeschans la grace de l'arbre ; estester, couper generalement toutes les branches pour faire reprendre nouvelle vigueur à l'arbre, O. DE SERRES 723.Wall. liguer ; Berry, alayer ; norm. éliguer ; de é pour es- préfixe, et de l'anc. haut allem. lah, incision des arbres ; étymologie donnée par Grandgagnage et approuvée par Diez. Dans cette hypothèse très probable, il faut regarder elarguer d'O. de Serres ou comme un autre mot ou comme une transformation vicieuse, par assimilation avec large, d'élaguer.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.