- échasse
- (é-cha-s') s. f.1° Bâton garni d'un étrier auquel on attache le pied pour marcher dans les terres marécageuses ou sablonneuses. Marcher avec des échasses.Fig. Être monté sur des échasses, avoir de longues jambes.Se dit aussi de souliers très hauts.• C'était [M. le duc] un petit homme ventru, monté sur des échasses ; tant ses souliers étaient hauts, SAINT-SIMON 93, 234.Par une seconde figure, monter sur des échasses, s'efforcer de se grandir dans l'opinion des autres.• Le nain monte sur des échasses ; Que de nains couronnés paraissent des géants !, VOLT. Lett. Prusse, 111.Monté sur des échasses, qui se guinde, qui emploie les grandes paroles, les grands sentiments.• [Canillac] Toujours sur les échasses pour la morale, l'honneur, la plus rigide probité, le débit des sentences et des maximes, SAINT-SIMON 393, 79.2° Fig. Des échasses, des choses qui font paraître plus grand.• ....Ces vers.... Montés sur deux grands mots comme sur deux échasses, BOILEAU Sat. IV.• Les échasses de l'étiquette Guindent bien haut un coeur bien bas, BÉRANG. Vertu de Lis..3° Terme de maçon. Règles de bois entaillées, qui servent à marquer la longueur et la largeur des pierres lorsqu'on les taille.Perches qui servent à soutenir les boulins pour échafauder.4° Terme de zoologie. Genre d'oiseaux à jambes très longues.XIIe s.• Fetes eschace de fresne ou de seü [sureau], Bat. d'Aleschans, V. 1520.XIIIe s.• S'avoit un pié chaucié, Et l'autre avoit trenchié, Si aloit à eschace [avec une jambe de bois], Fabliaux mss. n° 7218, f° 259, dans LACURNE.XVIe s.• Il le fault juger par luy mesme, non par ses atours.... la base n'est pas de la statue ; mesurez-le sans ses eschasses, MONT. I, 325.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.