- échafauder
- (é-cha-fô-dé)1° V. n. Faire un échafaudage pour travailler à un bâtiment, à une décoration. Ils ont été longtemps à échafauder.Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir : les maçons ont échafaudé.2° V. a. Fig. Préparer une oeuvre.• J'oubliais de vous dire que le paresseux Linant échafaude son Sabinus, VOLT. Lett. en vers et en prose, 28.3° Terme d'ancienne législation. Faire monter, par sentence du juge, un criminel sur un échafaud et l'y exposer.4° S'échafauder, v. réfl. Préparer l'échafaudage sur lequel on veut s'élever, l'estrade sur laquelle on veut paraître. Les maçons s'échafaudèrent à la hâte. Ces charlatans furent longs à s'échafauder.5° Fig. S'élever, s'aider, se créer des appuis.• Il faut achever de suite ceux [les échelons] dont Vaudemont s'échafauda, pour voir le tout d'une même vue, SAINT-SIMON 178, 130.• Albergoti savait s'échafauder et aller de l'un à l'autre, SAINT-SIMON 455, 158.Être échafaudé, être soutenu comme par un échafaud.• Savoir si le développement des organes pulmonaires correspond au développement de la région thoracique ; base sur laquelle s'échafaudent toutes les conséquences physiologiques, Comptes rendus, Acad. des sc. t. LII, p. 509.XIIIe s.• La charretée de cloies [claies] à eschaufauder doit un denier de tonlieu, Liv. des mét. 323.XVe s.• Dieu sait comment j'eschaffauldoie, Et à la fois j'entrelardoie En parlant de sa drapperie, Patelin, 421.XVIe s.• Sur quoy les cardinaux françois et l'ambassadeur du roy ne faillirent de chaffauder et bastir des remonstrances à un chacun à part, M. DU BELL. 181.• Celui qui est trouvé avoir fait un faux témoignage, suborné des témoins, ou avoir fait un faux serment, sera puni par estre eschafaudé et marqué à l'une des joues avec une clef brulante, Nouveau coustum. génér. t. I, p. 605.• Ils n'avoient pas seulement l'art d'eschaffaulder, n'y sçachants aultre finesse que de haulser autant de terre contre leur bastiment, comme il s'esleve, pour l'oster aprez, MONT. IV, 26.Échafaud ; Berry, châfauder, chaufauder ; saintong. chafauder.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.