- véhicule
- (vé-i-ku-l') s. m.1° Une voiture quelconque (ce qui est le sens propre du mot latin).• Pendant les deux occupations successives de Paris, en 1814 et 1815, on voyait constamment devant son hôtel [hôtel du restaurateur Beauvilliers] des véhicules de toutes les nations, BRILLATSAVARIN Physiol. du goût, Médit. XXVIII.• Colas, fabricant de véhicules d'arrosage, Almanach Didot Bottin, 1871-1872, p. 662.2° Terme didactique. Ce qui sert à conduire, à transmettre plus facilement. L'air est le véhicule du son.• Le sang, véhicule fluide Des esprits ainsi corrompus, LA FONT. Quinquina, I.Dissolvant, en parlant des couleurs.En pharmacie, excipient liquide.• Le sucre, le miel, les gommes, la manne, les sucs résineux commencèrent à être employés en médecine comme véhicules ou excipients, ou comme remèdes particuliers, FOURCROY Conn. chim. t. I, p. VIII.En anatomie, véhicules, les liquides qui servent à tenir en suspension, soit momentanément, soit d'une manière permanente (quand ce sont des liquides conservateurs), les éléments anatomiques qu'on doit examiner au microscope.3° Fig. Ce qui prépare, ce qui aide.• Encore que le bon exemple des pasteurs soit un excellent véhicule pour insinuer l'Évangile, BOSSUET 2e instruct. pastor. 30.• Avec tant de véhicules [protections] ce choix [de Chamillart comme surintendant] ne fut pas un instant balancé, SAINT-SIMON 70, 148.• Vous n'avez pas besoin de cela [un cadeau] pour être reçu à merveille [auprès de Mlle Quinault, actrice] ; mais ce sera un petit véhicule pour vous faire avoir vos entrées, VOLT. Lett. Berger, 12 déc. 1736.• Si la calomnie disparaît à la mort de l'homme obscur, la célébrité lui sert de véhicule, et la porte jusques aux siècles les plus reculés, DIDER. Claude et Nér. à M. Naigeon..• L'or et l'argent, qui sont le véhicule ou le signe de toutes les productions, RAYNAL Hist. phil. VI, 18.• Puisqu'il [l'art de l'imprimerie] est devenu le principal véhicule de l'instruction, son histoire tient étroitement à celle de l'esprit humain, DAUNOU Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. IV, p. 448.4° Terme de la religion bouddhique. Moyen qu'offre cette doctrine pour faire traverser à toutes les créatures la mer agitée de la douleur et de la mort, et les conduire au rivage de la délivrance, au port du repos.XVIe s.• Cest humeur sereux est garde pour deslayer et destremper le sang trop gros, et pour ce est appelé le vehicule du sang, PARÉ Introd. 6.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.