- voûte
- (vou-t') s. f.1° Construction en maçonnerie sur des cintres, laquelle recouvre un certain espace, et dont les éléments se maintiennent en équilibre et supportent une surcharge, en transmettant les pressions sur des points d'appui.• À ces cris, Jérusalem redoubla ses pleurs ; les voûtes du temple s'ébranlèrent, FLÉCH. Tur..• Il me semble déjà que ces murs, que ces voûtes Vont prendre la parole...., RAC. Phèdre, III, 3.• Il traite, tant en géomètre qu'en architecte, des voûtes anciennes des Romains et d'une voûte nouvelle qu'il avait inventée, et qu'il nommait florentine, FONTEN. Viviani..• On emploierait, dans la construction des voûtes, des scories volcaniques de l'Auvergne ; ces voûtes seraient plus légères et plus solides, PEYRE Inst. Mém. litt. et beaux-arts, t. IV, p. 407.Voûte en berceau, voûte dont l'axe est horizontal et dont les plans de tête sont normaux à cet axe.Voûte plate, voûte dont l'intrados est un plan horizontal.Voûte d'arête et voûte en arc de cloître, voûtes résultant de l'intersection de plusieurs berceaux ayant même plan de naissance et même montée ; dans la voûte d'arête, chaque berceau n'est conservé qu'extérieurement aux lignes d'intersection ; dans la voûte en arc de cloître, c'est le contraire.Voûte d'arête en tour ronde, voûte résultant de l'intersection d'un berceau tournant et d'un berceau conoïde.2° Clef de voûte, pierre du milieu, qui ferme la voûte et sert de soutien aux autres voussoirs.Fig. Point capital d'une affaire.• La société ressemble à une voûte ; si la clef ou le premier voussoir pèse trop, l'édifice n'est tôt ou tard qu'un amas de ruines, DIDER. Cl. et Nér. II, 37.3° Par analogie, partie supérieure et en forme de cintre. La voûte d'une caverne, d'un antre.• Un rocher en demi-voûte lui servait de toit, FÉN. Tél. XXI.4° Terme de métallurgie. Voûte d'un fourneau à réverbère, partie supérieure qui est léchée par la flamme, et qui réfléchit la chaleur sur la sole.Terme de marine. Voûte d'arcasse, ou, simplement, voûte, prolongement du pont à l'arrière des vaisseaux.Petite voûte, saillie située au-dessus de la voûte d'arcasse.5° Fig. Une voûte de feuillage, de verdure, berceau formé par des plantes grimpantes.• Là, sous les orangers, sous la vigne fleurie, Dont le pampre flexible au myrte se marie, Et tresse sur ta tête une voûte de fleurs, LAMART. Méd. I, 12.6° Fig. La voûte du ciel, la voûte azurée, la voûte bleue, étoilée, céleste, le ciel.• Louis, qui du plus haut de la voûte divine Veille sur les Bourbons, VOLT. Henr. x..• Vents, conduisez Pandore aux voûtes éternelles, VOLT. Pandore, acte II.• Dis quel art a des cieux courbé l'immense voûte, DELILLE Paradis perdu, VII.• Cette voûte bleue à laquelle les astres nous semblent attachés, est fort près de nous ; elle n'est que l'atmosphère terrestre au delà de laquelle ces corps sont placés à d'immenses distances, LAPLACE Exp. I, 14.• Un monde est assoupi sous la voûte des cieux, LAMART. Harm. II, 4.• Ô vastes cieux, ô profondeurs sacrées ! Morne sérénité des voûtes azurées !, V. HUGO Burgraves, II, 3.7° En anatomie, tout ce qui est convexe et arrondi par la surface extérieure, concave et arqué par sa surface intérieure.Voûte du crâne, partie supérieure de la boîte osseuse qui représente les os du crâne.Voûte palatine ou voûte du palais, cloison qui forme la partie supérieure de la bouche et inférieure des cavités nasales.Voûte à quatre piliers, trigone cérébral de Chaussier, voûte à trois piliers de Winslow, bandelette géminée de Reil, nom donné à une partie interne du cerveau.8° Terme de maréchalerie. La voûte du fer à cheval, la partie intérieure de l'arc de ce même fer, laquelle est opposée à la pince.XIIe s.• Un pilier ot iluec, la volte ad sostenue, Qui del saint arcévesque lur toli la veüe, Th. le mart. 147.XIIIe s.• Maison pour hosteler, chambre à voute, ne salle, Berte, XXVII.XVIe s.• Petit front et gros yeulx, nez grant, taillé à voste, Estomac plat et long, hault dos à porter hote, J. MAROT V, 155.Prov. volta, vouta, vota ; it. volta, du lat. volutus, contracté en voltus, de volvere, rouler.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.