- voyager
- voyager 1.(vo-ia-jé ; quelques-uns disent voi-ia-jé. Le g prend un e devant a et o : voyageant, voyageons) v. n.1° Faire voyage, aller en pays éloigné.• J'employai le reste de ma jeunesse à voyager, à voir des cours et des armées, à fréquenter des gens de diverses humeurs et conditions, DESC. Méth. I, 14.• Il lui prit aussi envie [à Ésope] de voyager et d'aller par le monde, s'entretenant de diverses choses avec ceux que l'on appelait philosophes, LA FONT. Vie d'Ésope..• Certes, dit-il, mon père était un pauvre sire ; Il n'osait voyager, craintif au dernier point, LA FONT. Fabl. VIII, 9.• Amants, heureux amants, voulez-vous voyager, Que ce soit aux rives prochaines, LA FONT. ib. IX, 2.• Ce n'est qu'avec de la sagesse et de la prévoyance qu'on voyage bien, SÉV. 15 janv. 1674.• Les anciens voyageaient rarement au delà de l'équateur, MAIRAN Élog. de Halley..• Voyager pour voyager, c'est errer, être vagabond ; voyager pour s'instruire est encore un objet trop vague ; l'instruction qui n'a pas un but déterminé, n'est rien, J. J. ROUSS. Ém. v..• Quand on ne veut qu'arriver, on peut courir en chaise de poste ; mais, quand on veut voyager, il faut aller à pied, J. J. ROUSS. ib..• Voyager est, quoi qu'on en puisse dire, un des plus tristes plaisirs de la vie, STAËL Corinne, I, 2.Il se dit aussi des oiseaux. Les grues se mettent en ordre pour voyager.Fig.• Chaque soleil est le centre de plusieurs planètes qui voyagent continuellement autour de lui, VOLT. Dial. 15.• Enfin, portant les yeux jusqu'aux extrémités du globe, je vois ces glaces énormes qui se détachent des continents des pôles, et viennent comme des montagnes flottantes voyager et se fondre jusque dans les régions tempérées, BUFF. Théorie de la terre, 2e disc..• Voyageons dans leur âge [des anciens], où, libre, sans détour, Chaque homme ose être un homme, et penser au grand jour, A. CHÉNIER l'Invention.• Et vous me demandez, sollicitude amère : " Où donc ton père ? où donc ton fils ? où donc ta mère ? " - Ils voyagent aussi ! Le voyage qu'ils font n'a ni soleil ni lune, V. HUGO Feuilles d'automne, à un voyageur.2° Être transporté, en parlant d'objets.• Cette lettre voyagera toute la nuit, LETOURNEUR Trad. de Cl. Harl. t. VII, p. 157.PROVERBESQui veut voyager loin, ou, plus souvent, qui veut aller loin, ménage sa monture, il ne faut pas faire d'excès, il faut user avec ménagement.• Qui veut voyager loin ménage sa monture, RAC. Plaid. I, 1.Avec le latin, le roussin et le florin, on peut voyager par tout le monde, c'est-à-dire celui qui sait le latin, qui a un bon cheval et de l'argent, peut aller partout.Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.XVe s.• Les marchans gaignoient, Nobles voyageoient, Et chascun planté de monnoye, AL. CHART. Bible..Voyage.————————voyager, ère 2.(vo-ia-jé, jè-r') adj.Qui est en voyage.• Au milieu de l'Eglise militante et voyagère, ARNAULD dans PASC. Prov. XVI.Ce mot n'est pas usité présentement ; cependant ici il ne pourrait être remplacé par voyageuse.XVe s.• Et tournoier [prendre part aux tournois] voulentiers, Et estre grant voyagiers, E. DESCH. Poésies mss. f° 100.XVIe s.• Mais je ne puis aimer un vieillard voyager, Qui court de çà de là, et jamais ne s'areste, DU BELLAY VI, 11, recto..• Quelque bonne compaignie... resseante ou voyagere, MONT. III, 309.Voyage.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.