- val
- (val) s. m.1° Espace de terre contenu entre deux coteaux, le même que vallée (le pluriel est vaux).• Par des transports de joie et de reconnaissance, Bénis ton Dieu, mon âme, en ce val de malheurs, CORN. Imit. IV, 2.• Et souvenez-vous que je mourais de peur à pied en passant les vaux d'Olioules, SÉV. 422.• Sur nos monts crains l'orage ; Crains l'ombre dans le val, C. DELAV. Dern. chants, la Vache perdue.• Le val était désert, l'ombre épaisse..., V. HUGO Odes et Ballades, Les deux archers.L'Académie ne donne val que comme usité dans les noms propres. Marmontel a protesté contre cette exclusion : Val, par exemple, n'eût-il pas dû garder sa place dans de beaux vers, comme vallon ? Oeuv. t. x, p. 430. De bons écrivains, comme on voit, ont protesté aussi en s'en servant.2° Il s'emploie dans la composition de certains noms. Le Val-de-Grâce. Le château du Val. Au pluriel, les Vaux-Cernay.3° Par monts et par vaux, par les montagnes et par les vaux ou vallées, et, par extension, en tout lieu, de tous côtés.• Vous avez fait faire à ma fille le plus beau voyage du monde ; elle en est ravie ; mais vous l'avez bien menée par monts et par vaux, et bien exposée sur vos Alpes et aux flots de votre Méditerranée, SÉV. 144.• Tel fut ce roi des bons chevaux.... Qui, trottant nuit et jour et par monts et par vaux, Galopa, dit l'histoire, une fois en sa vie, BOILEAU Poés. div. XXV.• Les canaux qui traversent le pays par monts et par vaux, en suivant les mouvements du terrein à sa surface, BOUTARD Dict. des arts du dessin, Écluse..• Il [le chevalier] allait par monts et par vaux, cherchant périls et aventures, CHATEAUBR. Génie, IV, V, 4.4° Les vals, pluriel nouveau en usage chez les ingénieurs. Les vals de la Loire.• Soit pour établir des déversoirs dans les vals inférieurs, soit pour établir des réservoirs dans les vals supérieurs des fleuves, DE FORCADE LA ROQUETTE au Corps législatif, Monit. univ. 7 juillet, 1867, p. 891, 6e col..XIe s.• Halt sunt li pui, et li val tenebrus, Ch. de Rol. LXIV.XIIIe s.• Berte s'en va moult tost lez le pendant d'un val, Berte, XXVI.• Noblement [ils] l'en remenent contre val la grant rue, ib. CXXXVIII.• Des armes aus paiens li vaus est reluisans, Ch. d'Ant. I, 311.• Quant viennent les autres rivieres à val, et plus y chieent [tombent] de petites rivieres et de petiz ruissiaus, JOINV. 219.XVe s.• S'il vous plaisoit.... je irois aventurer à val ce pays pour querre bestes et vitailles..., FROISS. I, I, 254.XVIe s.• Montagnes lors vindrent à redresser, Pareillement les vaux à s'abaisser.... Or, ce faisant, tu fais par monts et vaux Germer le foin pour juments et chevaux, MAROT IV, 312.• Tout le demourant de l'armée se tourna incontinent en fuite à val de roupte, AMYOT Timol. 38.• Ils se prindrent à courir à val de la montagne, AMYOT Cat. 27.• J'estoy premier entré dans ce val miserable ; Il me semble, o Seigneur, qu'il estoit raisonnable Que, le premier de tous, j'en deslogeasse aussi, DESPORTES Oeuvres chrestiennes, Plainte..• Promettre monts et vaux, COTGRAVE .Berry, vau ; prov. val, valh ; cat. vall ; espagn. val, valle ; ital. valle ; du lat. vallis.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.