- vaillant
- vaillant, ante 1.(va-llan, llan-t', ll mouillées) adj.Qui a de la vaillance.• Les Machabées étaient vaillants, et néanmoins il est écrit qu'ils combattaient par leurs prières plus que par leurs armes, BOSSUET Mar.-Thér..• Songez, seigneur, songez à ces moissons de gloire Qu'à vos vaillantes mains présente la victoire, RAC. Iphig. V, 2.Substantivement.• Je suis ce téméraire, ou plutôt ce vaillant, CORN. Cid, IV, 5.• Paraissez, Navarrois, Maures et Castillans, Et tout ce que l'Espagne a nourri de vaillants, CORN. ib. V, 2.Cheval vaillant, se dit d'un cheval plein de feu et de vigueur.XIe s.• Margariz est mult vaillant chevalers, Ch. de Rol. CI.XIIe s.• Et douce France, la contrée vaillant, Ronc. p. 92.• ... Eve, sa moillier [d'Adam], la vaillant, ib. p. 152.XIIIe s.• Bernart, à vous veuil demander De deux choses la plus vaillant, Prouesse que tant oi [j'entends] louer, Ou largesse qu'on aime tant, LE COMTE DE BRETAGNE Romancero, p. 160.• Ung garnement [parure] li donne tel [à la suivante], Qu'el die que tu es vaillans [généreux], la Rose, 2573.• Se uns hons dist vilonnie à un vaillant home, qu'il ait paine de prison, BEAUMAN. XXX, 21.XVIe s.• Homme hardy et vaillant de sa personne, AMYOT Agés. 41.• Rien ne vaut l'assaillant, s'il n'est fort et vaillant, COTGRAVE .Part. présent de valoir ; esp. valiente.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. VAILLANT. Ajoutez :2° S. m. Nom vulgaire d'un gros d'argent au cavalier armé, qui se frappait en Flandre et dans le Hainaut, au XIIIe siècle et au commencement du XIVe.————————vaillant 2.(va-llan, ll mouillées, et non va-yan) s. m.Le fonds de bien d'une personne, son capital.• [Condé] a promis et engagé sa foi de prince et tout ce qu'il a de vaillant, de faire donner la paix à Bordeaux, GUI PATIN Nouv. lett. t. I, p. 334, dans POUGENS.• Je suis à vous ; disposez de mes peines ; Car vous savez que c'est tout mon vaillant, LA FONT. Jum..• Tout le vaillant d'un homme, BOISGUILLEBERT Dét. de la Fr. Supplém..Adverbialement. Il a dix mille francs vaillant.• Mme la Dauphine avait une fille d'honneur jolie comme le jour ; elle n'avait rien vaillant, comme toutes les Allemandes, SAINT-SIMON 39, 197.• Cet homme avait été dans les affaires, et on prétendait qu'il devait plus qu'il n'avait vaillant, MARIV. Marianne, 1re part..N'avoir pas un sou vaillant, n'avoir ni bien ni argent.• Mon père Adamaste, un vieillard Qui n'eut jamais vaillant un liard, SCARR. Virg. III.Fig.• Et le tout en faveur de M. le chevalier Damis, qui n'a vaillant qu'un accent gascon qui vous amuse, MARIV. l'Heur. stratag. I, 4.• C'est une mine assez commune, et qui n'a vaillant que de la blancheur, MARIV. Pays. parv. 4e part..Vaillant est un participe archaïque de valoir. Aussi au XVIIIe siècle on hésitait entre avoir vaillant et avoir valant ; la province disait valant ; Paris disait vaillant. C'est Paris qui l'a emporté.XIIIe s.• N'en perdirent vaillant un denier de chose qu'il eussent, VILLEH. CLXVI.• Et semble qu'il n'ait rien vaillant, Tant li sunt tuit bien defaillant, la Rose, 6179.• Et Jehans n'a pas assés vaillant por paier les dettes c'on li demande, BEAUMANOIR VI, 24.XVe s.• Combien que le roy fust lors son maistre, si avoit-il la pluspart de son vaillant et ses enfanz soubz ledit duc...., COMM. III, 2.XVIe s.• N'ayants rien en leur vaillant par où se produire, ils cherchent à se presenter par une valeur estrangiere [les plagiaires], MONT. I, 157.• Cesar s'endebta d'un million d'or oultre son vaillant, MONT. I, 313.• Ciceron mesme, qui debvoit au sçavoir tout son vaillant, MONT. II, 228.• Qui plus qu'il n'a vaillant despend, Il fait la corde à quoy se pend, COTGRAVE .Part. présent du verbe valoir. L'ancienne langue a dit souvent vaillissant, et quelquefois vaillance. Le patois normand dit valissance : la valissance d'un sou.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.