- traire
- (trê-r'), je trais, tu trais, il trait, nous trayons, vous trayez, ils traient ; je trayais, nous trayions, point de passé défini ; je trairai, nous trairons ; je trairais, nous trairions ; trais, trayons, trayez ; que je traie, que nous trayions ; trayant ; trait, v. a.1° Proprement, tirer (sens ancien, qui n'est plus du tout usité, excepté dans les composés soustraire, retraire, et au participe passif : or trait, voy. trait, 1, n° 1.2° En parlant de certains animaux, tirer leur lait.• Elle a soin de traire ses vaches et ses brebis, FÉN. Tél. XII.• L'heure de traire les brebis est immédiatement avant qu'elles aillent aux champs, ou aussitôt après qu'elles en sont revenues ; on peut les traire deux fois par jour en été, et une fois en hiver, BUFF. Quadrup. t. I, p. 238.Absolument.• La bonne façon de traire est de conduire la main depuis le haut du pis jusqu'en bas sans interruption, GENLIS Maison rust. t. I, p. 229, dans POUGENS.On dit de même : Traire du lait.Fig. Tirer, obtenir de quelqu'un.• Mon Dieu ! je sais l'art de traire les hommes, MOL. l'Av. II, 5.XIe s.• [Il] Trait Durandal sa bone espée nue, Ch. de Rol. CII.• [Elle] Trait ses chevels, si se cleimet caitive, ib. CLXXXIV.XIIe s.• Tant ont miné souz terre, chascuns à son cisel, Que des murs de Cologne ont trait maint grant carrel, Sax. IX.XIIIe s.• Lors s'armerent tuit par l'ost chevalier et serjant, et trait chascuns à sa bataille, VILLEH. CVII.• Cil Alexis print l'empereour son frere ; si lui traist les iex de la teste, VILLEH. XLII.• À ses mains [elle] avoit trait un petit de fougere, Berte, XL.• Lors [je] trais une aiguille d'argent D'un aguiller mignot et gent, Si pris l'aguille à enfiler, la Rose, 91.• Le clerc tendi s'arbalestre, et trait, et en feri l'un parmi le cuer, JOINV. 209.XIVe s.• Un boeuf, quant il trait bien, ORESME Éth. IX, 15.XVe s.• Ces archers.... avoient le diable au corps, et traioient disperséement pour tout tuer seigneurs et varlets, FROISS. I, I, 31.XVIe s.• Encores que l'imaige feust contrefaicte et mal traicte, y estoit toutefoys latente et occulte quelque divine energie en matiere de pardons, RAB. IV, 50.• Ilz s'en coururent çà et là, les espées traittes au poing, ravir et enlever les filles des Sabins, AMYOT Rom. 20.• La matinée venue, les aigneaux seront redonnez aux meres pour les tetter, après toutefois les avoir un peu traitées (sic), O. DE SERRES 319.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.