- thériaque
- (té-ri-a-k') s. f.Terme de pharmacie. Electuaire très composé, ainsi appelé parce qu'on le regardait comme un spécifique contre toute espèce de venins et de serpents ; on en fait remonter l'origine jusqu'à Andromaque, premier médecin de l'empereur Néron. La thériaque est stomachique et calmante.• La princesse vient jouir de mon soleil ; elle a donné d'une thériaque céleste au bon abbé, qui l'a tiré d'un mal de tête et d'une faiblesse qui me faisait grand'peur, SÉV. 25 fév. 1685.Thériaque des pauvres, le diatessaron.Thériaque allemande, l'extrait de genièvre.D'après Vaugelas, au XVIIe siècle, thériaque était masculin et féminin : du thériaque, de la thériaque.XIIIe s.• Car de cesti venin l'ordure, Nus [nul] triacles n'en a la cure, la Rose, 16816.XIVe s.• La vertu d'amitié est une doulceur, une rousée et un triacle contre envie, Ménagier, I, 3.• Li archer vont traiant ; là furent mal voisin ; Li uns haioit plus l'autre que triacles venin, Baud. de Seb. VII, 200.• Un petit barillet d'or, à mettre triacle, que le roy faict porter avec lui continuellement, DE LABORDE Émaux, p. 527.XVe s.• Et lors va parmi la praerie cueillant des herbes celles que elle congnoist pour oster le venin, puis les mect avec du triacle...., Lancelot du lac, t. II, f° 74, dans LACURNE.Génev. thériacle ; provenç. tiriaca, triacla ; catal. triaga ; espagn. teriaca, triaca ; ital. teriaca ; du lat. theriaca, qui vient du grec qui sous-entends : antidote contre les bêtes malfaisantes ; du grec, bête.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.