- taciturne
- (ta-si-tur-n') adj.1° Qui est d'humeur à parler peu.• On le voyait [un enfant] toujours doux, paisible et taciturne, ne disant jamais mot, et ne jouant jamais à tous ces petits jeux que l'on nomme enfantins, MOL. Mal. imag. II, 6.• Il vaut mieux passer pour sérieuse que pour ridicule, et pour taciturne que pour imbécile, MAINTENON Lett. à M. d'Aubigné, t. I, p. 164, dans POUGENS.• Il était guindé dans toutes ses allures, taciturne à donner des vapeurs, cependant un peu plus ennuyant quand il parlait, HAMILT. Gramm. VII.On dit aussi : un esprit taciturne, un caractère taciturne.Fig.• Souvent délivré du tourment De ces illusions nocturnes, Je considère au firmament L'aspect des flambeaux taciturnes, SAINT-AMAND le Contemplateur..Substantivement.• On ne croit plus que médiocrement Qu'un taciturne abonde en jugement, SCARR. Poés. div. Oeuv. t. VII, p. 173, dans POUGENS.Guillaume le Taciturne, ou, absolument, le Taciturne, se dit de Guillaume Ier, prince d'Orange, fondateur de l'indépendance des Provinces-Unies.S. m. Membre d'une secte d'anabaptistes.2° Qui rend taciturne.• Pourquoi cette douleur si taciturne ?, LETOURNEUR Trad. de Clar. Harlowe, lett. 83.XVIe s.• La lune celeste, laquelle.... rassemble ses rays argentines pour en enrichir la nuit taciturne, J. LEMAIRE cité dans Revue de Vinstruction publique, 30 mars 1865, p. 827.• Toutes les contrarietez s'y treuvent [en moi].... bavard, taciturne, laborieux, delicat...., MONT. II, 7.Lat. taciturnus, dérivé de tacere (voy. taire).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRETACITURNE. Ajoutez :3° Qui a le caractère du silence, qui ne laisse rien exprimer.• Derrière ces clôtures taciturnes [en Algérie], ces portes massives comme des portes de citadelles, ces guichets barricadés avec du fer, il y a les deux grands mystères de ce pays-ci, la fortune mobilière et les femmes, E. FROMENTIN Une année dans le Sahel, p. 33.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.