- submerger
- (sub-mèr-jé. Le g prend un e devant a et o ; je submergeais, nous submergeons) v. a.1° Couvrir d'eau.• En 1421 il y eut une inondation qui sépara la ville de Dordrecht de la terre ferme, submergea soixante et douze villages, BUFF. Preuv. Théor. terre, Oeuvr. t. II, p. 426.• Combien de régions ont été submergées par les eaux du ciel !, BARTHÉL. Anach. ch. 64.2° Plonger entièrement dans l'eau. Submerger un vaisseau.• La Hollande est encore plus en sûreté que Venise ; elle submergerait les troupes révoltées, elle les ferait mourir de faim, MONTESQ. Esp. XI, 6.Fig.• Quelquefois la corruption vient à grands flots [par la comédie] ; quelquefois elle s'insinue comme goutte à goutte ; à la fin, on n'en est pas moins submergé, BOSSUET Comédie, 8.• La douleur l'avait submergé, BERN. DE ST-PIERRE Paul et Virg..• Outougamiz anéanti s'appuyait contre le tronc d'un arbre : il ne parlait plus, sa douleur le submergeait, CHATEAUBR. Natch. 2e partie, vers la fin..3° Se submerger, v. réfl. Aller au fond de l'eau.• La manière dont il [le merle d'eau] se submerge pour marcher au fond de l'eau, BUFF. Ois. t. XV, p. 212.4° Il se dit fig. et familièrement pour se confondre.• Le duc de Guiche se submergeait en bredouillages et en plongeons jusqu'à terre, SAINT-SIMON 509, 244.XVIe s.• Voyant tant de grands flots et de vents s'eslever Pour submerger ma barque errante et passagere, DESPORTES Oeuvres chrestiennes, Sonnets, 9.• Et qu'après estre levé suivant sa route, il fut submergé.... Guidon de la mer, dans JAL. Qu'aultresfois ils ont esté submergez par l'inondation des eaux celestes, MONT. II, 335.Provenç. somergir, submergir, submerger ; espagn. sumergir ; ital. sommergere ; du lat. submergere, de sub, sous, et mergere, plonger.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.