- semonce
- (se-mon-s') s. f.1° Convocation des personnes et des assemblées, telles que le ban et l'arrière-ban, qui se faisait à cri public, et pour la comparution en justice.• C'est une chose agréable que l'attachement et l'amour de toute la noblesse pour lui [M. de Grignan] ; il y a très peu de gens qui pussent faire voir une si belle suite pour une si légère semonce [de l'accompagner au siége d'Orange], SÉV. 4 déc. 1673.Invitation faite dans les formes pour une cérémonie. Faire la semonce d'un enterrement, c'est-à-dire inviter les parents et les amis d'y assister.En ces deux sens semonce a vieilli.2° En général, invitation.• Ulysse fit à tous [les compagnons changés en bêtes] une même semonce [de reprendre la forme humaine], LA FONT. Fabl. XII, 1.• De tous côtés se trouvant assaillie, Elle se rend aux semonces d'amour, LA FONT. Orais..• Il ne me reste plus qu'à répondre à vos semonces d'écrire à M. le duc d'Albe, VOLT. Lett. d'Argental, 26 sept. 1773.Fig. et par plaisanterie.• Nos cailles grasses [de Grignan] dont il faut que la cuisse se sépare du corps à la première semonce ; elle n'y manque jamais, SÉV. à Coulanges, 9 sept. 1694.3° Avertissement mêlé de reproches, fait par un supérieur.• M. le Prince crut que Monsieur ne pourrait pas tenir contre une semonce du parlement ; il se trompa, RETZ Mém. t. III, liv. IV, p. 11, dans POUGENS.• Je vis venir chez moi mes deux abbés gascons de la rue des Mathurins, et j'en reçus une semonce du sérieux le plus comique, MARMONTEL Mém. III.4° Terme de marine. Ordre donné, au moyen du porte-voix, par un navire à un autre, de se faire connaître pour ami, pour neutre ou pour ennemi.XIIe s.• E par cele sumunse les voleit esluignier, E à tuz diz del tut proscrire e essillier, Th. le mart. 67.XIIIe s.• Grimbert, qui ot fait la semonce, N'en ose Renart escondire, Ren. 9050.• Chi commence li capitres des semonces [ajournements], BEAUMANOIR II, 1.XVe s.• Et cils repondirent qu'il estoit à une semonce du comte de Hainaut contre le duc de Normandie...., FROISS. I, I, 123.XVIe s.• Ce fut au Peloponnese que cette semonce [appel à un conseil] fut premierement rejettée, AMYOT Péric. 37.• Et ce qui fut lors introduit par une juste semonce du temps, s'est depuis tourné en police jusques à huy à la grande foule et oppression du peuple, PASQUIER Lett. liv. 5, édit. de 1590, p. 200.Semondre ; provenç. somonsa, semosta, somosta, somossa. Semonce, pour semonse, est le féminin du participe passé semons, de semondre.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.