- sapin
- (sa-pin) s. m.1° Grand arbre résineux et toujours vert.• Une vallée profonde, couverte de sapins dont la noirceur est rendue plus frappante par la brillante verdure des hêtres qui croissent au milieu d'eux, SAUSSURE Voy. Alpes, t. II, p. 39, dans POUGENS.• Il serait très utile de faire écorcer sur pied les sapins qu'on destine aux mâtures des vaisseaux, en les laissant deux, trois et même quatre ans sécher ainsi sur pied, BUFF. Hist. nat. Introd. Oeuv. t. VIII, p. 428.• Et le sapin qui croît pour affronter les mers, DELILLE Géorg. II.Sapin de Norvége, abies excelsa, D. C.Sapin de Normandie, sapin argenté, sapin blanc, abies pectinata, D. C.Terme de botanique. Genre de la famille des conifères, voisin des genres pin et mélèze.2° Bois de sapin. Une boîte de sapin. C'est du sapin.Fig. Sentir le sapin, faire pressentir une mort prochaine (à cause que le cercueil est fait en sapin). Voilà une toux qui sent le sapin.Il sent le sapin, signifie aussi : il n'a pas longtemps à vivre.3° Terme familier. Voiture de place, fiacre.• Il me pria tout haut de lui envoyer chercher un fiacre qu'il appelait un sapin, GENLIS Parvenus, t. II, p. 33, dans POUGENS.• M. Desmoulins, l'abbé Noël, maître de Beaumont, et Keralio avaient loué pour toute la soirée un sapin national pour se faire voir dans la promenade, Pamphlet de 1789, dans LARCHEY, Excentricités du langage.4° Nom donné en Lorraine à l'ustensile dans lequel on met le raisin cueilli pour le porter à la cuve.XIIe s.• En un jardin [il] vait un sapin coper ; Moult par est gros, el monde n'ot son per, Bat. d'Aleschans, V. 3619.• Oï ai quanque tu me mandes, et tut frai tun plaisir de cedres et saps, Rois, p. 243.XIIIe s.• Dirons premierement de leurs nefs... elles sont faites de sapin, MARC POL p. 534.XVe s.• On a planté en my un très bel pin ; Si est feuillu, et plus droit que sapin, CHRIST. DE PISAN Dit de Poissy..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.