- récompense
- (ré-kon-pan-s') s. f.1° Ce qu'on donne à quelqu'un qui a bien fait, ou en reconnaissance d'un service. En récompense de son dévouement.• Ce bâton [de maréchal] qui fait la récompense de tous les autres services, SÉV. 8 janv. 1683.• La gloire est souvent donnée à ceux qui la désirent ; mais en cela ils ont reçu leur récompense, dit le Fils de Dieu, ils ont été payés selon leurs mérites, BOSSUET la Vallière..• Le vaillant Machabée ne voulait d'autre récompense des services qu'il rendait à sa patrie que l'honneur de l'avoir servie, FLÉCH. Turenne..• Elle [la jalousie] va même jusqu'à nier la vertu dans les sujets où elle existe, ou, forcée de la reconnaître, lui refuse les éloges, ou lui envie les récompenses, LA BRUY. XI.• Ainsi de la vertu d'un père La récompense la plus chère Est la vertu de ses enfants, LAMOTTE Odes, t. I, p. 85, dans POUGENS.• Une couronne de chêne ou de laurier, une statue, un éloge étaient une récompense immense pour une bataille gagnée ou une ville prise, MONTESQ. Lett. pers. 89.• Le poëme du célèbre Addison [sur la victoire de Blenheim].... est compté par cette nation guerrière et savante [les Anglais] parmi les récompenses les plus honorables du duc de Marlborough, VOLT. Louis XIV, 19.• Les regards de Caton seront ma récompense, VOLT. Catilina, I, 6.2° En un sens contraire, châtiment. Recevoir la récompense de son crime.• Ton insolence, Téméraire vieillard, aura sa récompense, CORN. Cid, I, 6.• Tu le verras, méchant, plus tôt que tu ne penses, Attends, attends de lui tes dignes récompenses, CORN. Sert. V, 4.3° Dédommagement, compensation. Pour récompense de ses sacrifices, on lui accorda une pension.• Il n'est pas possible de leur faire prendre récompense d'une chose, quand elle est perdue ; ils veulent le même, non le semblable, BALZ. De la cour, 6e disc..• On sut que Mme de Clérembault avait donné sa démission de la charge de dame d'honneur de Madame, et Monsieur la donna à Mme la duchesse de Ventadour gratis, et promit 40000 écus de récompense à Mme de Clérembault, DANGEAU I, 23, 8 juin 1684.Terme de jurisprudence. Compensation pécuniaire due soit à la communauté par un des époux, soit à l'un des époux par la communauté, lorsqu'on liquide cette communauté après la dissolution.• Toutes les fois que l'un des deux époux a tiré un profit personnel des biens de la communauté, il en doit la récompense, Code Nap. art. 1437.4° En récompense, loc. adv. En revanche, par une sorte de compensation.• L'on mange peu, l'on boit en récompense, LA FONT. Fianc. Vous faites valoir..• .. que, si Vasquez n'oblige pas les riches de donner l'aumône de leur superflu, il les oblige en récompense de la donner de leur nécessaire, PASC. Prov. XII.• Vardes me mande que vous ne vous nourrissez pas assez, et que vous mangez en récompense les plus mauvaises choses du monde, SÉV. à Mme de Grignan, 20 oct. 1677.• Il n'y a pas un prodigieux effort de génie dans des bouts de chandelles et dans des fusées volantes [pour le mariage du Dauphin et de Marie-Antoinette] ; mais, en récompense, il y régnait tant d'ordre qu'il y eut plus de monde tué et blessé que vous n'en avez eu dans votre première victoire remportée sur les Turcs, VOLT. Lett. à Catherine II, 22 janv. 1771.XVe s.• Quant le roi Boort le veit à terre, il le regarda et dist : traystre desloyal, tant ay ores poure recompense du dommaige que tu m'as faict, Lancelot du lac, t. III, f° 160, dans LACURNE.XVIe s.• Toute la justice des hommes assemblée en un monceau ne suffiroit pas à la recompense d'un seul peché, CALV. Instit. 614.• Elle [la loi divine] nous appelle à soy ainsi faultiers et detestables comme nous sommes.... mais encores, en recompense, la faut il regarder de bon oeil, MONT. I, 405.Voy. récompenser ; wallon, reskonpeinss. L'ancienne langue a eu recompensation.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.