- recuire
- (re-kui-r') v. a.Il se conjugue comme cuire.1° Cuire de nouveau. Recuire des confitures.2° Dans plusieurs arts, remettre l'ouvrage au feu, puis le laisser refroidir lentement. On recuit le fer battu et la fonte pour les adoucir. On recuit l'acier trempé pour le ramener au degré de dureté désirable.Arche à recuire ou carcaise, galerie carrée en briques, destinée à empêcher le brusque refroidissement du verre.3° Recuire une pièce de métal, la faire rougir dans le feu pour la plonger ensuite dans l'eau seconde.4° Faire sécher, puis rougir à blanc un four de glacerie nouvellement construit.5° V. n. Être soumis à une nouvelle cuisson. Les confitures ont recuit.6° Se recuire, v. réfl. Être soumis à la chaleur, puis au refroidissement graduel.• Avant que le quartz se soit entièrement consolidé en se recuisant lentement, BUFF. Min. t. I, p. 29.XIIe s.• Cestui voil jo, fait il, que vus honurez tuit [tous] ; Mielz s'est ui esmerez [purifié] de l'or [que l'or] set fez [sept fois] recuit, Th. le mart. 109.• Ors cent mile fois esmerez, Et puis autantes fois recuis, la Charrette, 1488.XIIIe s.• Il n'a, ce cuit, de ci à Rome Plus recuit [fin, madré] de vos ne plus sage, Ren. 15883.• L'en sieult [on a coutume] dire, et voirs est, ce cuit [je pense] : Encontre vezié [rusé] recuit, la Rose, 7360.XVIe s.• En recuisant et bruslant nos concupiscences vicieuses, qui sont comme superfluitez et ordures, CALV. Instit. 414.• Il se fit dans son corps un amas de sang recuit, dont il se dechargea heureusement un jour par derriere, en forme d'un petit saumon de plomb, D'AUB. Vie, XCVII.Provenç. recoser ; catal. recourer ; espagn. recocer ; portug. recozer ; ital. ricuocere ; du lat. recoquere, de re, et coquere (voy. cuire).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.