- ravauder
- (ra-vô-dé) v. a.1° Raccommoder à l'aiguille.Ravauder des bas, les raccommoder en mettant soit des talons, soit des pieds tout entiers. Pour la couture en travers des mailles, la maille est refaite à l'aiguille ; pour celle dans la longueur, en prenant deux fils à droite, deux fils à gauche, on réunit les mailles en suivant une ligne très droite.Absolument. Elle gagne sa vie à ravauder.2° Fig. Maltraiter de paroles. On l'a bien ravaudé.3° Tenir des discours impertinents et hors de propos (il est familier). Il lui a ravaudé mille im pertinences.• Qu'est-ce que vous me ravaudez ? Le bel abbé vous contera comme on a encore soupçonné nos pauvres frères [de Port-Royal] de vouloir ravauder quelque chose à Rome sur le relâchement [des casuistes], SÉV. 18 juin 1677.Absolument.• Qu'il [le cardinal de Retz] ne s'amuse point à ravauder et répliquer à Rome, SÉV. 12 juill. 1675.4° V.n. Tracasser dans une maison, ranger, nettoyer.• La princesse et moi, nous ravaudions l'autre jour dans des paperasses de feue Mme de la Trémouille, SÉV. 1er déc. 1675.5° Dire, écrire des bavardages.• Le fort de M. le cardinal Mazarin était proprement de ravauder, de donner à entendre, de faire espérer, de jeter des lueurs, de les retirer, de donner des vues, de les brouiller, RETZ Mém. t. III, liv. IV, p. 228, dans POUGENS.• Vous m'assurez que, si vous ne m'aimiez pas plus que vous ne le dites, vous ne m'aimeriez guère ; je suis tentée de ravauder sur cette expression, et de la tant retourner que j'en fasse une rudesse, SÉV. à Mme de Grignan, 4 nov. 1676.XVIe s.• Qui n'a poynt d'habillemens nouveaux, fault qu'il ravaulde souvent ses vieulx, PALSGR. p. 655.• Les premiers seuls traits de musique et chansons qu'il ouyt ravauder sur deux meschants harts d'osier, NOEL DU FAIL Contes d'Eutrap. ch. 19, f° 103.Picard, raveuder ; génev. ravauder, marchander, mésoffrir. Ménage et à sa suite Diez le tirent de re-ad-validare, renforcer.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.