- radouber
- (ra-dou-bé) v. a.1° Terme de marine. Faire des réparations au corps d'un bâtiment. L'on a été jusqu'à présent si peu exact à radouber les vaisseaux à Toulon, qu'il vaut mieux aller une bonne fois jusques au fond du mal, et y faire un peu plus de dépenses, que de raccommoder légèrement les endroits qui ont besoin d'être rétablis, Seignelay à Valbelle, 6 janv. 1679, dans JAL.2° Terme d'artillerie. Radouber une poudre avariée par l'humidité, la faire sécher, ou, s'il est nécessaire, en rétablir le dosage, et la remettre en fabrication.3° Fig. et familièrement. Rajuster.• Tandis que Mlle d'Hamilton et Mme Wetenhall tâchaient de radouber la Muskerry [Mme Muskerry, dont la toilette s'était dérangée], HAMILT. Gramm. 22.4° Fig. Se radouber, être radoubé.• L'espace immense [l'océan Pacifique] que les galions avaient à parcourir fit désirer un port où ils pussent se radouber et se rafraîchir, RAYNAL Hist. phil. VI, 21.5° Fig. Réparer une perte, reprendre de la santé. Il a eu des pertes ; il cherche à se radouber.Radouber se dit seulement du navire ; pour les voiles, on emploie toujours le verbe réparer ; mais plusieurs matelots se servent de radoub dans toutes les acceptions, et ils diraient faire un radoub soit aux voiles, soit à leurs effets d'habillement, LEGOARANT.XIIIe s.• Li barillier puet bien rapareiller et redauber les viez fuz mehaigniez, Liv. des mét. 103.XVe s.• Le conte de Charolois se radouba et rappaisa avecques son pere le mieulz qu'il peut, COMM. I, 2.XVIe s.• Et cependant se rafraischirent, et.... radouberent leurs navires et galeres, J. D'AUTON Chron. III, 27.• Là où la mer, le battant tout doulcement [le nid de l'alcyon], luy enseigne à radouber ce qui n'est pas bien lié, MONT. II, 198.Re..., et adouber.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.