quoi

quoi
(koi), pronom conjonctif indéclinable, signifiant quelle chose ou laquelle chose, servant pour les deux genres et les deux nombres, mais employé comme complément et non pas comme sujet ; on ne s'en sert pas en parlant des personnes ; il ne prend l'emploi de sujet que dans la locution composée quoi que, quoi qui.
   Il s'emploie avec les noms indéterminés. Ce à quoi nous pensons. Ce sur quoi nous disputons. C'est en quoi vous vous trompez. Il n'est rien à quoi je ne sois disposé.
   C'est tout ce de quoi j'ai besoin, MALH. V, 7.
   Et tel blâme en autrui ce de quoi je l'estime, RÉGNIER Sat. V.
   Ce contre quoi vous devez être plus en garde, c'est contre cet état de tiédeur et de négligence dans les fonctions qui en anéantit tout le fruit, MASS. Confér. Zèle contre les scandales.
   Il s'emploie d'une manière indéterminée aussi, pour représenter toute une proposition. Vous avez cité Cicéron, en quoi vous vous êtes trompé.
   Flatter ceux du logis, à son maître complaire ; Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons, LA FONT. Fabl. I, 5.
   Un marchand grec en certaine contrée Faisait trafic ; un bassa l'appuyait, De quoi le Grec en bassa le payait, LA FONT. ib. VIII, 18.
   Il [renard] relevait sa queue, il la faisait briller, Et cent mille autres badinages, Pendant quoi nul dindon n'eût osé sommeiller, LA FONT. ib. XII, 18.
   En termes de palais, quoi faisant, en quoi faisant, en faisant laquelle chose.
   Le tout quoi, tout ce dont il s'agit.
   L'Académie dit que quoi s'emploie quelquefois pour le pronom relatif lequel, laquelle, tant au singulier qu'au pluriel, tant au masculin qu'au féminin.
   On s'en sert avec les mots chose, point, qui ont quelque chose d'indéterminé.
   En bonne foi, ce point sur quoi vous me pressez Est une affaire aussi qui m'embarrasse assez, MOL. le Dép. II, 1.
   L'éducation des enfants est une chose à quoi il faut s'attacher fortement, MOL. Fourber. II, 1.
   Il y a de certaines choses sur quoi on se trouve disposé à souffler du bonheur, comme du temps des fées, SÉV. 29 déc. 1679.
   Voilà de bien belles choses à quoi saint Clément ne pense pas, BOSSUET Nouv. myst. 14.
   Deux points à quoi je m'attache, et que je voudrais imprimer profondément dans vos esprits, BOURDAL. myst. Ascens. de J. C. t. I, p. 393.
   On s'en sert aussi quand on peut assimiler la chose ou l'idée dont il s'agit à quelque chose d'indéterminé.
   C'est donc la pensée qui fait l'être de l'homme, et sans quoi on ne le peut concevoir, PASC. dans COUSIN.
   C'est un infortuné.... qui, retombant sur son propre coeur, n'y trouve que lui-même, c'est-à-dire ses peines, ses dégoûts, ses inquiétudes, ses terreurs, avec quoi il puisse s'entretenir, MASS. Carême, Prière 2.
   La somme de 39238 livres de France, à quoi se monte le total des deux envois, VOLT. Lett. à Cath. 81.
   Nous perdons l'unité de notre existence, en quoi consiste notre tranquillité, BUFF. Morc. choisis, p. 66.
   C'est encore ici une des raisons pour quoi je veux élever Émile à la campagne, J. J. ROUSS. Ém. I.
   La mort seule, à quoi les athées veulent tout réduire, a besoin qu'on écrive en faveur de ses droits ; car elle a peu de réalité pour l'homme, CHATEAUBRIAND Génie, I, V, 1.
   Enfin, dans le XIIe siècle, en n'hésitait pas à employer quoi avec tous les noms de chose comme le conjonctif ordinaire, et cet usage, loin d'être à rejeter, est aussi logique qu'élégant et rapide.
   C'est l'assidu travail à quoi je me soumets, RACAN Ps. 29.
   Ce blasphème, seigneur, de quoi vous m'accusez, CORN. Andromède, I, 2.
   ....Avec une adresse vigoureuse à quoi il ne s'attendait pas, je lui tirai le cimeterre du fourreau, SCARR. Rom. com. II, 14.
   Est-ce un sujet pour quoi Vous fassiez sonner vos mérites ?, LA FONT. Fabl. IV, 3.
   Ce n'est pas le bonheur après quoi je soupire, MOL. Tart. III, 3.
   Je trouve que je manque à faire plusieurs choses à quoi je suis obligé présentement, PASC. Lett. à Mlle de Roannez, 7.
   Nous sommes en peine de savoir si vous riez quand on vous harangue ; c'est une incommodité à quoi je craignais que vous ne fussiez sujette, SÉV. 26.
   M. de Longueville.... ouvre la barrière derrière quoi ils étaient retranchés [les Hollandais], et tue le premier qui se trouve sous sa main, SÉV. 3 juill. 1672.
   Mme de Coulanges.... voulut bien nous faire part des contes avec quoi l'on amuse les dames de Versailles, SÉV. 6 août 1677.
   Il en a fait une autre [lettre] qui, en vérité, est plus plate que la feuille de papier sur quoi elle est écrite, SÉV. 16 oct. 1676.
   Faites-vous envoyer les Fables de la Fontaine ; elles sont divines.... c'est une manière de narrer et un style à quoi l'on ne s'accoutume point, SÉV. à Bussy, 20 juill. 1679.
   Cette censure du monde à quoi, malgré nous, vivants et mourants, nous sommes livrés...., BOURDAL. Carême, t. I, p. 254.
   Quoi non précédé d'un substantif, s'emploie pour joindre deux propositions. Dites-moi en quoi je puis vous servir.
   Voilà sur quoi je veux que Bajazet prononce, RAC. Bajaz. I, 3.
   À l'inquisition l'on force bien l'accusé de deviner de quoi on l'accuse, mais on ne le juge pas sans dire sur quoi, J. J. ROUSS. Lett. de la Mont. 6.
   Absolument.
   Toujours une soif et un besoin d'argent, en paix comme en guerre c'est [le jeune Sévigné] un abîme de je ne sais pas quoi ; car il n'a aucune fantaisie, SÉV. 429.
   Ne connaître qui ni quoi (proprement, ni quelle personne, ni quelle chose), ne faire attention à rien.
   Comme vous êtes roi, vous ne considérez Qui ni quoi...., LA FONT. Fabl. V, 18.
   Ni quoi ni qu'est-ce, aucune chose. Il ne dit ni quoi ni qu'est-ce.
   Sans dire quoi ni qu'est-ce, au mépris de sa flamme, Le causeur est allé lui chanter même gamme, TH. CORN. l'Amour à la mode, V, 2.
   De quoi...., ce qui est nécessaire pour.... capable de...
   Cléopâtre a de quoi vous mettre tous en poudre, CORN. Pomp. II, 2.
   J'ai de quoi me défendre et de quoi vous répondre, ROTR. Vencesl. I, 1.
   Là, cette femme [une devineresse] emplit sa bourse, Et, sans avoir d'autre ressource, Gagne de quoi donner un rang à son mari, LA FONT. Fabl. VII, 15.
   C'est un garçon de quarante ans, qui a de quoi vivre, LESAGE Diable boit. 10.
   Sa fille [de Charles 1er], depuis mariée au frère de Louis XIV, restait au lit, n'ayant pas de quoi se chauffer, VOLT. Louis XIV, 4.
   Lorsque nous sommes méchants, nous avons de quoi devenir meilleurs, CONDIL. Traité anim. II, 9.
   Il était dans l'âge où l'on est sensé, quand on a de quoi l'être, MARMONTEL Cont. mor. Bonne mère..
   Avoir de quoi, avoir le pouvoir de, avec un nom de chose pour sujet.
   Sa mort a de quoi vous apprendre La honte qu'il prévient et qu'il vous faut attendre, CORN. Pomp. IV, 1.
   Voici de quoi détruire et de quoi renverser Ce colosse orgueilleux si fort à terrasser, ROTROU Bélis. IV, 5.
   On ne partait qu'à trois heures ; c'était de quoi dormir la grasse matinée, SÉV. 375.
   Une telle imposture a de quoi me surprendre, VOLT. Mérope, IV, 2.
   Absolument.
   Ne vous inquiétez pas ; en vérité, il n'y a pas de quoi, GENLIS Théât d'éduc. la Bonne mère, III, 4.
   Il n'y a pas de quoi, se dit, dans le langage familier, pour se défendre d'un remercîment qu'on trouve trop grand.
   Il n'en ordonne pas moins des prières pour remercier Dieu de ce qu'il n'y a eu que trois ou quatre cents malheureux qui aient été brûlés ; je m'imagine que Dieu répondra qu'il n'y a pas de quoi, D'ALEMB. Lett. à Voltaire, 9 janv. 1773.
   De quoi, pris substantivement.
   Où pourrai-je trouver de quoi te faire un don Qui puisse tenir lieu d'une reconnaissance ? Je l'ai, mon Dieu, j'ai ce de quoi Te faire une agréable offrande, CORN. Imit. IV, 13.
   De quoi, ce qui suffit.
   Ils trouvaient aux champs trop de quoi, LA FONT. Fabl. I, 8.
   Et que, tant que le jeu me laissera de quoi, Si tu prends à crédit, j'irai payer pour toi, TH. CORN. Galant doublé, V, 3.
   Un huissier.... Qui vend table et couchette Et trouve encor de quoi Pour le roi, BÉRANG. On s'en fiche..
   Populairement. Avoir de quoi, être dans l'aisance.
   Vous devriez, ma fille, en l'âge où je vous voi, être riche, contente, avoir fort bien de quoi, RÉGNIER Sat. XIII.
   Il faut aider les malheureux qui n'ont pas de quoi, CARMONTELLE Prov. le Lièvre, sc. 2.
   Substantivement. De quoi, l'avoir. L'on ne m'a pas donné depuis trois années la moitié de ce qu'il m'a fallu pour subsister, et j'ai consommé mon petit de quoi, Lettres de Chénier, ingénieur des mines, à Colbert, 20 nov. 1668, Lettres, etc. de Colbert, IV, 582.
   De quoi, de ce que.
   Je ne m'étonne plus de quoi je gagne tant, CORN. Gal. du Palais, IV, 13.
   Voilà bien de quoi ! ce n'est pas la peine de tant se récrier.
   Hé bien ! qu'est-ce que cela, soixante ans ? voilà bien de quoi ! c'est la fleur de l'âge, MOL. l'Av. II, 6.
   Est-ce là tant de quoi ? est-ce une chose si grave ? est-ce là de quoi faire tant de bruit ?
   Angélique : Hé bien, ta perfidie est-elle en évidence ? - Alidor : Est-ce là tant de quoi ? Angélique : Tant de quoi ! l'impudence ! Après mille serments il me manque de foi, Et me demande encor si c'est là tant de quoi, CORN. Place Roy. II, 3.
   Comme quoi, voy. comme, n° 4.
   Je ne sais quoi, voy. savoir.
10°   Quoi que, quelque chose que, toutes les choses que. Quoi qu'il arrive. Quoi qu'il en soit.
   Quoi que c'en soit... je craindrais fort de vous être indifférent, BALZ. liv. IV, lett. 16.
   Prête à souffrir un siége et soutenir pour vous Quoi que du ciel injuste eût osé le courroux, CORN. Sophon. III, 6.
   À quoi qu'en reprenant on soit assujettie, Je ne m'attendais pas à cette repartie, MOL. Mis. III, 5.
   Tu crois, quoi que je fasse, Que mes propres périls t'assurent de ta grâce, RAC. Bajaz. II, 1.
   Enfin, quoi que ce puisse être que le soleil, il ne paraît nullement propre à être habité, FONT. Mond. 4e soir..
   Souvenez-vous, quoi que le coeur vous dise, De ne former jamais nulle hantise Qu'avec des gens dans le monde approuvés, J. B. ROUSS. Épît. II, 6.
   Quoi que, avec de et un substantif.
   Et, quoi que mon amour ait sur moi de pouvoir, Je ne consulte pas pour suivre mon devoir, CORN. Cid, III, 3.
   Quoi qu'on ait pour soi-même ou d'amour ou d'estime, CORN. Tite et Bérén. I, 2.
   
   Cette façon de parler n'est pas française, il fallait dire, quelque pouvoir que mon amour ait sur moi, Acad. sentim. Cid.
Cet arrêt ne peut être ratifié. La tournure est logique et bonne.
   Quoi que ce soit, avec une négation, rien. Il n'a pu réussir à quoi que ce soit.
   Je n'en témoignai quoi que ce soit [de ce que je savais], et je demeurai dans ma conduite ordinaire à l'égard de M. le cardinal [Mazarin], RETZ II, 74.
11°   Quoi qui, quelque chose qui.
   Dans chaud, le d ne se prononce jamais, quoi qui suive, CHIFFLET Gramm. p. 212.
   Quoi qui vous afflige, soyez toujours constant, CHIFFLET ib. p. 64.
Il est dommage que cette tournure soit tombée en désuétude.
12°   Quoi interrogatif, quelle chose ? En quoi différons-nous d'avis ? à quoi de fâcheux devons-nous nous attendre ?
   Hélas ! de quoi me sert ce dessein salutaire, Si pour en voir l'effet tout me devient contraire ?, CORN. Héracl. I, 1.
   Il [Dieu] leur donne [aux illustres païens] pour récompense la gloire des hommes ; récompense qui ne vient pas jusqu'à eux, qui s'efforce de s'attacher, à quoi ? peut-être à leurs médailles ou à leurs statues déterrées, BOSSUET Louis de Bourbon.
   Mais à quoi auraient abouti tant de qualités héroïques, si Dieu ne l'avait éclairé ?, FLÉCH. Turenne.
   À quoi vous divertissez-vous, à quoi passez-vous le temps ? vous demandent les sots et les gens d'esprit, LA BRUY. XXII.
   Si j'allais dire la même chose [qu'elle est jolie] à une demoiselle comme vous, elle me recevrait bien, je crois. - Émilie : C'est selon. - Hubert : C'est selon quoi ?, TH. LECLERCQ Prov. dram. les Préventions, sc. 23.
   Quoi.... que ? quelle chose.... si ce n'est... ?
   À quoi vous y occupez-vous, qu'a des inutilités dont votre foi gémit en secret ?, MASS. Avent, Concept..
   À quoi se réduit l'Évangile tout entier qu'à cette vérité ?, MASS. Mystères, Visitat..
   De quoi, pourquoi, d'où ? (locution vieillie).
   Revenez, belles fugitives ; De quoi versez-vous tant de pleurs ?, MALH. II, 4.
   De quoi donc connaissez-vous monsieur ?, MOL. Am. méd. II, 2.
   De quoi, pour en quoi ? (locution vieillie).
   De quoi peut satisfaire un coeur si généreux Le sang abject et vil de ces deux malheureux ?, CORN. Pomp. IV, 2.
13°   Quoi pris elliptiquement peut être considéré comme sujet. Quoi ? que dit-il ? On sait ce que c'est, quoi ? Quoi de plus heureux que ce qui vous arrive ? Dict. de l'Acad.
   Quand on dit que le chaud n'est que le mouvement de quelques globules.... cela nous étonne ; quoi ? que le plaisir ne soit que le ballet des esprits ?, PASC. Pens. XXV, 10 éd. HAVET..
   C'est cet usage qui justifie Lamartine d'avoir fait de quoi un sujet dans une phrase où il n'est pas pris elliptiquement : Quoi donc était hier ce qu'il sera demain ? Jocel. 2e époque.
14°   Quoi ! interjection qui marque l'étonnement, l'indignation, etc.
   Quoi ! mes plus chers amis ! quoi ! Cinna ! quoi ! Maxime ! Les deux que j'honorais d'une si haute estime !, CORN. Cinna, IV, 1.
   Son pays le crut fou, petits esprits ! mais quoi ! Aucun n'est prophète chez soi, LA FONT. Fabl. VIII, 26.
   Le roi voulait le faire arrêter dans Vaux : Quoi ! au milieu d'une fête qu'il vous donne ? lui dit la reine, RAC. Fragm. hist. Fouquet..
   Quoi donc ! répondit Télémaque, pouvais-je refuser à Calypso de lui raconter mes malheurs ?, FÉN. Tél. IV.
   Quoi ! ce sénat n'avait fait évanouir tant de rois que pour tomber lui-même dans le plus bas esclavage de quelques-uns de ses plus indignes citoyens !, MONTESQ. Rom. 15.
   On y ajoute quelquefois l'interjection eh. Eh quoi ! vous n'êtes pas encore parti !
   1. Ce pronom quoi a donné occasion à plusieurs de la compagnie de demander si cette manière de parler ordinaire à plusieurs auteurs : quoi de plus noble ? quoi de plus glorieux ? devait être tolérée, Acad. observ. sur Vaugel. p. 68, dans POUGENS. L'Académie condamna cette locution ; condamnation qui n'a pas été ratifiée.
   2. Corneille l'a dit d'une personne, avec un sens indéterminé :
   On vous les a nommés, mais sans vous les prescrire ; On vous obéira, quoi qu'il vous plaise élire, CORN. D. Sanche, I, 2.
Voy. à l'historique des exemples de cet emploi dans Perceforest, dans Commines et dans Montaigne.
   XIe s.
   Et dist al rei : de quei avez pesance [chagrin] ?, Ch. de Rol. LXV.
   XIIe s.
   N'ai fil ne fille de quoi fasse mon hoir, Ronc. p. 122.
   [Son beau visage] Par quoi mes cuers [mon coeur] se mist en l'acointance, Couci, XVII.
   Bele Yolans, je vous chastoi ; Ma fille estes, faire [je] le doi. - Ma dame mere, es-vous de coi ?, Romancero, p. 53.
   Mere, de coi me chastoiez ? Est-ce de coudre ou de tailler ?, ib. p. 54.
   Li plus hardis des trois voussist [voudrait] estre à Paris, Pour coi Mansel [les Manceaux] ne fussent de lor vies saisi [maîtres], Sax. XXIV.
   XIIIe s.
   Ma volonté ferez, quoi qu'il doie couster, Berte, CXII.
   Dont [il] i a bien de quoi je me doie esmaier, ib. XXXIX.
   [Impôts établis] De quoi la povre gent estoit moult malbaillie, ib. LX.
   Coi ! dist une autre, c'avés dit ?, Lai d'Ignaurès.
   Bel-acueil ne s'ose complaindre, Ne dire li [à elle] quoi ne comment, la Rose, 12764.
   L'ocoison pour quei il sont bani, Bibl. de chartes, 2e sér. t. III, p. 423. Et le roy me respondi que il n'avoit de quoy, JOINV. 212.
   XIVe s.
   À quoi le savez-vous ? dist la dame erranment ; Et celle li a dist : je le sais vraiement., Guesclin. 148.
   XVe s.
   Ceux de Calais virent bien que le secours en quoi ils avoient fiance leur estoit failli, FROISS. I, I, 320.
   Les manieres des assauts, comment et de quoi, je le vous veux declarer, et pleinement deviser, FROISS. I, I, 257.
   Et se retrairent les François à leur logis et passerent la nuit à paix et aise ; ils avoient bien de quoi [sujet], FROISS. II, III, 23.
   Donnez-lui du vostre largement ; s'il vous demande quoi que ce soit, accordez-lui tout ; car c'est la voie par laquelle vous le gagnerez, FROISS. III, IV, 50.
   Et faisoit on plusieurs exactions, specialement sur ceux qu'on sçavoit avoir de quoy, JUV. Charles VI, 1418.
   [L'avocat au client :] Amis, fay la geline pondre, Et apporte assez, c'est de quoy ; Car en ton faict goute ne voy, E. DESCH. dans Hist. litt. de la Fr. t. XXIV, p. 416.
   Andromata, qui estoit assise au plus près de Blanche, pour quoy la journée se faisoit...., Perceforest, t. III, f° 8.
   Les gens de quoy ils s'estoient faitz forts n'y estoient point joinctz, COMM. I, 3.
   Le roy envoya devant faire excuse audit connestable de quoy il l'avoit tant fait attendre, COMM. III, 11.
   Ainsi ala Guillaume Bernard parler au comte, lequel le mena en sa chambre et luy demanda quoy nous ne savons, le Jouvencel, f° 66, dans LACURNE.
   XVIe s.
   Diogenes interrogé à quelle heure doibt l'homme repaistre, respondit : Le riche, quand il aura faim ; le paoure, quand il aura de quoy, RAB. Pant. IV, 64.
   La nation de quoy estoit le conte, MONT. I, 22.
   Ces circonstances à quoy ils veulent asservir leur foi, MONT. I, 36.
   À quoi faire fuit on la servitude des courts, si.... ?, MONT. I, 51.
   Quoy qu'il en soit, je ne vouldrois pas...., MONT. I, 59.
   Mais quoy ? les...., MONT. I, 73.
   L'un se plainct de quoy [de ce que] la mort lui rompt le train...., MONT. I, 79.
   N'avoir de quoy payer, MONT. I, 119.
   Je sçay bon gré à la fortune dequoy ce feut un gascon que...., MONT. I, 118.
   Ces vers ont je ne sçay quoy de plus vif, MONT. I, 222.
   L'ame a de quoy recevoir et de quoy donner, MONT. I, 279.
   Ce Labienus, de quoy je parle, eut plusieurs envieux de sa vertu, MONT. II, 89.
   Ils voyent que rien ne rend les hommes subjects à sa cruauté [du tyran], que les biens ; qu'il n'y a aucun crime envers luy digne de mort, que le de quoy [l'avoir], LA BOËTIE 67.
   [Le peuple] estant encor pincé par la subtile main des financiers, c'est merveille dequoy il subsiste, LANOUE XIII.
   ....Et c'est dequoy. nous parlerons à la fin, LANOUE 21.
   Solon estoit filz d'Excestides, homme qui avoit dequoy moyennement, AMYOT Solon, 1.
   Sa mere estoit cousine germaine de la mere de Pisistratus ; au moyen dequoy il y eut du commencement amitié grande entre eulx, AMYOT ib..
   Je ne te dis chose, que je ne te montre de quoy, si tu veux venir en mon cabinet, PALISSY 46.
   Le tout quoy, pour obvier aux abus, sera reprins...., Coust. génér. t. II, p. 976.
   Bourg. quei ; du lat. quid (portant l'accent tonique), neutre de quis, qui.

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

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