- questionner
- (kè-stio-né ; en vers, de quatre syllabes) v. a.1° Adresser des questions.• Napoléon, en revoyant cette route connue [celle par laquelle il était allé à Moscou], se rassurait, quand, vers le soir, un chasseur russe prisonnier lui fut envoyé par Davoust ; d'abord il le questionna négligemment ; mais le hasard voulut que ce Moscovite eût quelque idée des routes, des noms, des distances, SÉGUR Hist. de Nap. IX, 7.Par extension.• La plupart de ces messieurs [les voleurs] sont encore dans l'usage de serrer les pouces, de brûler les pieds, et de questionner par d'autres tourments ceux qui refusent de leur dire où ils ont mis leur argent, VOLT. Dict. phil. Torture.Fig.• Je suis si bien aujourd'hui, que je prendrai le parti qu'ils me conseillent, qui est de mépriser ma jambe, et de ne la point questionner à tout moment, SÉV. 1er juill. 1685.2° V. n. Faire des questions.• Le bon ton du supérieur est de questionner souvent ; le bon ton de l'inférieur est de ne questionner jamais, ou le plus rarement possible, MARMONTEL Oeuv. t. X, p. 258.En mauvaise part. Faire des questions importunes. Il ne fait que questionner.3° Se questionner, v. réfl. Se faire réciproquement des questions.QUESTIONNER, INTERROGER. Questionner se dit surtout quand on veut obtenir des renseignements : un espion questionne les gens ; un général questionne un prisonnier pour savoir ce que fait l'ennemi. Interroger se dit surtout quand les réponses qu'on peut obtenir sont un moyen d'apprécier celui qui les fait : un juge interroge un accusé ; un professeur interroge un élève.XIIIe s.• Et ge si le questionai, De gramaire li demandai, Ren. 21127.Question ; provenç. questionar ; ital. questionare.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.