- baraterie
- (ba-ra-te-rie) s. f.Terme de marine. Fraude commise par le capitaine, le maître ou patron d'un navire, au préjudice des armateurs, des assureurs.XVe s.• Ha, dirent les Anglois, ce François prend avantage ; pourquoi n'est son heaume aussi bien bouclé et lacé comme celui de messire Jean de Hollande est ? nous disons que c'est baraterie que il y fait ; on lui dise que il se mette en l'estat de son compagnon, FROISS. II, III, 59.Provenç. barataria ; ital. barrateria ; de barat, tromperie, mot qui est un des plus usités de la langue d'oil et qui se trouve dans toutes les langues romanes. On tire barat de l'arabe barthala, corruption d'un juge. Mais Diez élève des objections tirées de l'étendue du sens et des formes ; ital. barattare ; provenç. baratar ; anc. franç. bareter, faire un mauvais commerce, houspiller ; anc. portug. baratar, détruire ; anc. franç. desbareter ; provenç. desbaratar ; ital. sbarattare, défaire, abattre ; anc. franç. barate ; anc. espagn. barata, confusion, trouble dans la bataille. Diez écarte l'ancien nord barâtta, combat, à cause que le sens ne concorde pas ; l'anc. haut allem. bala-râti, méchancete, aurait donné en français baurai. Enfin il indique le verbe grec signifiant agir, faire des affaires, user de pratiques, mot qui a pu avoir été emprunté aux marchands grecs ; et à l'appui il cite le serve barátati, faire des affaires. Mais, faute d'intermédiaires, cela reste douteux, d'autant plus qu'il y a aussi à tenir compte du celtique : bas-bret. barad ; gaél. et irland. brath ; kymri, brad, tromperie.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.