- balbutier
- (bal-bu-si-é)1° V. n. Articuler les mots d'une manière hésitante et imparfaite. Cet enfant balbutie.• Quand la mémoire vacille, la langue balbutie, J. J. ROUSS. Ém. I.• Si on le voit balbutiant dans l'enfance, raisonnant dans l'âge mûr et balbutiant de rechef dans la vieillesse, DIDER. S. le liv. de l'esprit.2° Fig. Parler sur quelque sujet confusément et sans une connaissance suffisante. Il a voulu parler sur cette affaire, mais il n'a fait que balbutier.Balbutier, v. n. se conjugue avec l'auxiliaire avoir.3° V. a. Balbutier un compliment.• L'enfant en essayant sa première parole Balbutie au berceau son sublime symbole [de Dieu], LAMART. Médit, I, 18.• Dieu ! ma bouche balbutie Ce nom des anges redouté ; Un enfant même est écouté Dans le choeur qui te glorifie, LAMART. Harm. I, 7.BALBUTIER, BÉGAYER, BREDOUILLER. Ce sont trois vices de prononciation. Le balbutiement est un parler mal articulé soit à cause de l'âge (enfance ou vieillesse), soit à cause d'une émotion. Le bégayement est une maladie convulsive des organes vocaux, qui consiste en un empêchement de prononcer certaines syllabes et une répétition saccadée de certaines autres. Le bredouillement consiste à rouler les paroles les unes sur les autres et à les confondre.XVe s.• Le comte entendit bien la parole ; mais parler ne put ; car il avoit jà sa langue si morte et le palais si clos qu'il ne faisoit mais que balbutier, FROISS. III, IV, 20.Balbutire, de balbus. L'ancien franç. avait bauboier, avec le même sens, et qui venait d'un verbe bas-latin, balbicare, de balbus, bègue.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.