- plume
- (plu-m') s. f.1° Production qui couvre le corps des oiseaux et qui se compose d'un tuyau, d'une tige et de barbes. Des plumes de coq, d'autruche. Un balai de plumes.• Quelquefois de l'orage avant-coureur brûlant, Des cieux se précipite un astre étincelant.... Tantôt on voit dans l'air des feuilles voltiger, Et la plume en tournant sur les ondes nager, DELILLE Géorg. I.Fig. et familièrement. Il y a laissé des plumes, de ses plumes, c'est-à-dire il ne s'est pas tiré de cette affaire sans y faire des pertes.Fig. Avoir des plumes de quelqu'un, lui gagner de l'argent au jeu.Fig. Arracher à quelqu'un une plume de l'aile, lui tirer des plumes, lui ôter quelque chose de considérable, en tirer quelque profit de manière ou d'autre.• À tirer quelque plume, monsieur ! oh ! Mme Simon n'est pas femme à se laisser plumer, DANCOURT 2e chap. du Diable boit, I, 4.• Me regardant comme un oiseau de passage qu'elle allait incessamment perdre de vue, elle résolut de m'arracher quelque plume auparavant, LE SAGE Guzm. d'Alf. II, 7.Fig. La plus belle plume de l'aile, se dit de ce que quelqu'un possède de plus avantageux. Cette place est la plus belle plume de son aile. Il a perdu la plus belle plume de son aile.Fig. Jeter la plume au vent, voy. vent.Fig. Paré des plumes d'autrui, se dit d'un plagiaire ; métaphore tirée de la fable du geai paré des plumes du paon.Comme une plume, se dit de ce qui est très léger.• Il me prit entre ses bras, et me transporta comme une plume jusqu'à la boutique où je m'assis tout d'un coup, MARIVAUX Marianne, 2e part..Se sentir plus léger qu'une plume, se sentir dispos, allègre.• Je me sens plus léger qu'une plume, MARIVAUX Surpr. de l'amour, III, 1.N'être pas de plume, être fort lourd...• du pitaud le corps ne fut pas fait de plume, LA FONT. Tabl..Terme de fauconnerie. Donner une plume à l'oiseau, lui donner la curée emplumée.2° Collectivement. Un assemblage de plumes. La menue plume des oiseaux se nomme duvet. Acheter de la volaille en plume. Mettre de la plume dans un oreiller.Il est chargé d'argent comme un crapaud de plumes, c'est-à-dire il n'en a point.Ce chien est dressé au poil et à la plume, ou, simplement, est au poil et à la plume, c'est-à-dire il arrête le gibier à poil comme le gibier à plume.En fauconnerie, au poil et à la plume, se disait d'un oiseau qui était dressé également pour le lièvre et pour la perdrix.Fig. Il est au poil et à la plume, c'est un homme qui écrit aussi bien en prose qu'en vers.• J'écris en vers et en prose ; je suis au poil et à la plume, LE SAGE Gil Blas, 8, 13.Se dit aussi de celui qui est propre à des occupations de genres très divers, ou d'un homme qui peut tenir tête à un autre.• Et je vous ferai voir que je suis au poil et à la plume, MOL. Comtesse, 21.Dans un autre sens qui est du langage libre. Être au poil et à la plume, être adonné aux femmes et à l'amour contre nature.• Le frère de Vendôme avait tous les vices de son frère ; sur la débauche, il avait de plus que lui d'être au poil et à la plume, SAINT-SIMON 156, 46.Plume s'est dit de la redevance en volaille que devait un bien-fonds. Cens en argent, plume et grain.3° Lit de plume, lit fait avec la plume.• Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée S'élève un lit de plume à grands frais amassée, BOILEAU Lutr. I.Par catachrèse, la plume, un lit fait avec la plume.• Mais en vain dans leur lit un juste effroi les presse ; Aucun ne laisse encor la plume enchanteresse, BOILEAU Lutr. IV.• Tous ses valets tremblants quittent la plume oiseuse, BOILEAU ib. III.4° Plumes préparées qu'on emploie comme parures. Un bouquet de plumes.• Il aura cru sans doute, ou je suis fort trompée, Que les filles de cour aiment les gens d'épée ; Et, vous prenant pour telle, il a jugé soudain Qu'une plume au chapeau vous plaît mieux qu'à la main, CORN. le Ment. III, 3.• Je suis sorti d'une maison où l'on n'a jamais eu de plume qu'au chapeau, SCUDÉRY dans PELLISSON, Histoire de l'Académie, IV, Scudéry.• Toutes les dames habillées galamment, avec mille plumes sur leur tête, accompagnées du roi et de la jeunesse de la cour, Mme DE LA FAYETTE Histoire d'Henriette d'Angleterre, Oeuv. t. III, p. 102.• [Les hommes de l'ancien régime] Chez nous retrouvant leurs costumes, Avec talons rouges et plumes, Ils vont régner dans les salons, BÉRANG. Vieux habits, vieux galons.Fig. C'est une plume à son chapeau, se dit de quelque chose qui est de distinction ou qui flatte la vanité.5° Gros tuyau de plume dont on se sert pour écrire. Un trait de plume.• Commencez la lettre, et après six lignes donnez la plume à Pauline, SÉV. 485.• Quand je commence, je ne sais point du tout où cela ira, si ma lettre sera longue ou si elle sera courte ; j'écris tant qu'il plaît à ma plume ; c'est elle qui gouverne tout, SÉV. 342.• Voilà bien des sottises, mon cher cousin.... c'est ma plume qui a mis tout ceci sans mon consentement, SÉV. 18 mars 1678.• Je reviens à vous, mon cousin, pour vous dire que je laisse la plume à Mme de Grignan ; je dis la plume ; car, pour l'encre, vous savez qu'elle en a de toute particulière, SÉV. 20 janv. 1675.• Ma plume aurait regret d'en épargner aucun, BOILEAU Sat. VII.• Je tressaille, en songeant aux paisibles soirées Sous les regards du maître aux devoirs consacrées, Quand, devant le pupitre en silence inclinés, Nous n'entendions parfois, de ce calme étonnés, Que, d'instant en instant, quelques pages froissées, Ou l'insensible bruit des plumes empressées, P. LEBRUN Bonh. de l'étude.• La plus ancienne mention des plumes à écrire se trouve dans un auteur du VIIe siècle, LEGOARANT .Plume hollandée, voy. hollander.Tenir la plume, avoir la plume, être chargé d'écrire les résolutions d'une assemblée, d'un prince, etc.Avoir la plume se disait pour : imiter si exactement l'écriture du roi, qu'elle ne s'en pût distinguer, et écrire en cette sorte toutes les lettres que le roi devait ou voulait écrire de sa main, sans toutefois en vouloir prendre la peine.• Rose, autre secrétaire du cabinet du roi depuis cinquante ans, avait la plume, SAINT-SIMON 85, 107.Tenir la plume, écrire sous la dictée.• Je ne fais que tenir la plume, à mesure qu'il me dicte les particularités les plus singulières et les moins connues de sa vie, HAMILT. Gramm. 1.Tailler une plume, la préparer avec le canif, de manière qu'elle puisse écrire.Fig. Tailler sa plume, se préparer à écrire.• Elle dit toujours qu'elle va vous écrire, elle taille ses plumes, SÉV. 441.• Vous, Paul Louis, vous deviez être non-seulement prudent, mais muet.... il fallait vous tenir coi, tailler votre vigne, non votre plume...., P. L. COUR. Rép. aux anonymes.Fig.• Vous trouvez que ma plume est toujours taillée pour dire des merveilles du grand maître [le roi], SÉV. 29 juill. 1676.Passer la plume sur, raturer.• Il faut passer la plume sur l'écriture que nous avons faite, ou bien déchirer le papier, BOSSUET Sermons, Satisfactions, 1.Cela s'est trouvé, présenté au bout de ma plume, se dit des choses qu'on écrit par occasion, sans les avoir préméditées.• Voilà ce qui s'appelle des contes à dormir debout ; mais ils viennent au bout de la plume quand on est en Bretagne, et qu'on n'a pas autre chose à dire, SÉV. 73.• Cette folie s'est trouvée au bout de ma plume, SÉV. 8 janv. 1676.Fig. Ce mot, cette syllabe est restée au bout de ma plume, c'est-à-dire j'ai oublié de l'écrire.Prendre la plume, commencer à écrire ; reprendre la plume, recommencer à écrire.• Mais sitôt que je prends la plume à ce dessein, RÉGNIER Sat. XV.• La créance que j'ai eue que.... m'a fait prendre la plume pour...., PASC. Prov. XV.• Je ne reprendrai plus la plume contre un tel adversaire [Jurieu], BOSSUET 6e avert. II, 115.• Lorsqu'une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les idées essentielles à son sujet, il s'apercevra aisément de l'instant auquel il doit prendre la plume, BUFF. Disc. de récept..• Je prends la plume pour vous assurer.... en commençant une lettre ; style bourgeois, DE CALLIÈRES 1690.Poser la plume, cesser d'écrire.Mettre la main à la plume, commencer d'écrire.• Je mettrais volontiers la main à la plume, BOSSUET Lett. 257.• J'ai mis plusieurs fois, sire, la main à la plume, ou, comme disent les pédants, la plume à la main, pour répondre tant bien que mal à cette malheureuse lettre, D'ALEMB. Lett. au roi de Pr. 14 déc. 1767.Mettre la main de quelqu'un à la plume, l'obliger d'écrire.• Le tour que fit M. de Cambrai de se confesser à M. de Meaux pour lui fermer la bouche, mit enfin la main de ce prélat à la plume, SAINT-SIMON 45, 12.La plume à la main, quand on écrit, quand on compose.• Venez dans la solitude de mon cabinet.... vous me trouverez la plume à la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter, LA BRUY. VI.• Notre nation, regardée comme si légère par des étrangers qui ne jugent de nous que par nos petits-maîtres, est de toutes les nations la plus sage, la plume à la main, VOLT. Ess. sur la poés. ép. IX.À coups de plume, sur le papier, par opposition à ce qui est en réalité.• Défions-nous de Pétau et de ses semblables qui font des enfants à coups de plume, VOLT. Moeurs, Déluge..Laisser aller sa plume, écrire avec abandon.• Il n'y a qu'à laisser aller sa plume, SÉV. 201.• Ne vous retenez point quand votre plume veut parler de la Provence : ce sont mes affaires ; mais ne la retenez sur rien, car elle est admirable quand elle a la bride sur le cou, SÉV. 22 déc. 1675.À course de plume, aussi vite qu'on peut écrire.• Ceci est un billet écrit à course de plume, SÉV. 388.Au courant de la plume, au gré de l'inspiration, sans méditation, sans travail.• On ne peut guère écrire plus mal ; il est à croire que l'auteur fit cette pièce au courant de la plume, VOLT. Comment. sur Nicomède, III, 8.• La plupart des autres ouvrages du philosophe sont des impromptus faits au courant de la plume, DIDER. Claude et Nér. II, 10.Fig. La plume tombe des mains, on est saisi d'étonnement en écrivant.• La plume tombe des mains quand on voit comment les hommes en usent avec les hommes, VOLT. Moeurs, 164.La plume tourne dans les doigts, on hésite à écrire.• Après avoir parlé des indécences des autres à son égard [le duc de Bourgogne] je viens aux siennes, et c'est où la plume me tourne dans les doigts, SAINT-SIMON t. VIII, p. 209, éd. CHÉRUEL..Fig. Écrit sur la plume des vents, écrit sur des bagatelles, quand on n'a rien d'important à se dire.• Je reçois votre lettre du 23, écrite sur la plume des vents, aussi bien que la mienne du vendredi, SÉV. 30 mars 1672.6° Plume métallique, plume artificielle, se dit d'un bec semblable à celui d'une plume taillée, et formé d'une petite plaque demi-cylindrique, de fer ou d'alliage ; ce bec s'adapte à un porte-plume ou à une petite hampe.7° Manière de former les caractères d'écriture. Une belle plume.• Plume se dit, par métonymie, de la manière de former les caractère de l'écriture, et de la manière de composer, DUMARS. Tropes, II, 2.8° La plume, le travail des écritures.• Il y aura plus de difficulté à découvrir ce que l'industrie de la plume rend à ceux qui en tirent aucuns émoluments sujets à être enregistrés, VAUBAN. Dîme, p. 83.Homme de plume, celui dont le travail consiste surtout à faire des écritures.• Entendez-vous par sauvages des rustres.... soumis à un homme de plume, auquel ils portent tous les ans la moitié de ce qu'ils ont gagné, VOLT. Moeurs, Sauvages..La plume s'est dit aussi des emplois de l'administration.• Pourquoi le duc de Bourgogne ne prendra-t-il point quelqu'un qui l'accompagne ? un seigneur qui aura en soi autre chose que son nom, ensuite un personnage de plume qui aura négocié ?, SAINT-SIMON 265, 58.• Que n'auront pas fait les secrétaires d'Etat et gens en place considérables dans la robe, dans la plume ?, SAINT-SIMON 399, 205.• La plus ancienne concession de la noblesse à un office de plume fut celle des secrétaires du roi, VOLT. Moeurs, 98.Ancien terme de marine. Officiers de plume, ou, absolument, la plume, ceux qui dans les vaisseaux et dans les ports sont employés à l'administration. On dit aujourd'hui officiers d'administration.9° Fig. Composition des ouvrages d'esprit, style et manière d'écrire d'un auteur.• Nous montrant seulement de la plume ennemis, RÉGNIER Sat. XII.• Mazarin a été l'objet de l'invective publique, et les plumes et les langues se sont déchaînées dans la dernière licence, LA ROCHEFOUC. Mém. 35.• Pie II, qui avait autrefois prêté sa plume à ce concile [de Bâle], BOSSUET Sermons, Unité de l'Église, 2.• Après avoir souillé sa plume dans toutes sortes d'emportements, BOSSUET Lett. 195.• Elles [les femmes] trouvent sous leur plume des tours et des expressions...., LA BRUY. ib..• Racine prêta sa belle plume pour polir les factums de M. de Luxembourg, SAINT-SIMON 17, 200.• On voudra que sa plume soit captive, si elle n'est pas vénale, MONTESQ. Lett. pers. 145.• Après lui fut élu l'Espagnol Roderico Borgia, Alexandre VI, homme dont la mémoire a été rendue exécrable par les cris de l'Europe entière et par la plume de tous les historiens, VOLT. Moeurs, 106.• Il [l'empereur Frédéric] ne manqua pas d'écrire à tous les princes d'Allemagne et de l'Europe par la plume de son fameux chancelier, Pierre des Vignes, VOLT. Moeurs, 52.• Le droit que tout homme a parmi nous [Anglais] de parler par la plume à la nation entière, VOLT. Dial. XXIV, entret. 15e..• Avec quel plaisir ne lit-on pas dans la vie de Racine que, de la même plume dont il écrivait Athalie, ce père sensible traçait à son fils aîné des leçons dictées par la vertu la plus simple !, D'ALEMB. Éloges, Despréaux..• Des fautes légères échappées à une plume rapide, DIDER. Claude et Nér. II, 109.• Malheur, me disait-elle, à qui attend tout de sa plume ! rien de plus casuel, MARMONTEL Mém. IV.Un trait de plume, manière d'écrire en laissant courir la plume.• Vous savez que je n'ai qu'un trait de plume ; ainsi mes lettres sont fort négligées ; mais c'est mon style, et peut-être qu'il fera autant d'effet qu'un autre plus ajusté, SÉV. 27 sept. 1671.Guerre de plume, polémique entre des écrivains.• Qui plume a guerre a ; ce monde est un vaste temple dédié à la discorde, VOLT. Lett. Mme Denis, 22 mai 1752.• Il faut à ces messieurs une guerre de plume ; une guerre de plume ! l'étrange alliance de mots !, TH. LECLERCQ Proverb. t. IV, p. 412, dans POUGENS.10° L'auteur même (en parlant plutôt d'un prosateur que d'un poëte).• Votre Majesté verra.... que, dans les chambres et dunettes des vaisseaux, il y a des plumes françaises aussi affectionnées à son service qu'il s'en trouve au coeur de la France, LE P. FOURNIER Hydrographie dédiée à Louis XIII, préface..• Plume se prend aussi pour l'auteur même : c'est une bonne plume, c'est-à-dire c'est un auteur qui écrit bien ; c'est une de nos meilleures plumes, c'est-à-dire un de nos meilleurs auteurs, DUMARS. Tropes, II, 2.• Je lui crois des égaux parmi ses contemporains en qualité de penseur et de philosophe ; mais, en qualité d'écrivain, je ne lui en connais point ; c'est la plus belle plume de son siècle, J. J. ROUSS. Lett. à M. D. Corresp. t. I, p. 187, dans POUGENS.11° Ancien terme de botanique. La partie supérieure du germe d'une graine qui commence à se développer ; on dit aujourd'hui plumule.12° Terme de plombier. Pièce de cuivre qui est à un bout du moule à tuyau, et faite pour la continuation du tuyau que l'on fond.13° Cuire à la plume, amener le sucre à un degré de cuisson tel qu'en soufflant à travers l'écumoire, il forme de légers globules qui tiennent les uns aux autres.Sucre à la petite plume, à la grande plume, voy. sucre.14° Alun de plume, sorte d'alun raffiné.15° Plume géométrique, instrument qui sert à tracer toutes sortes de courbes, par une combinaison de mouvements circulaires.16° Plume marine nom vulgaire des pennatules, et, particulièrement, de la pennatule plume, dite aussi absolument pennatule.17° Plume de paon, pierre fine, de couleur verdâtre, rayée comme les barbes d'une plume, et qui paraît pourpre à la lumière ; c'est une agate tendre.PROVERBESC'est le geai qui se pare des plumes du paon, c'est-à-dire il se fait honneur de ce qui ne lui appartient pas.La belle plume fait le bel oiseau, c'est-à-dire la parure fait valoir.XIIIe s.• Fole est qui son ami ne plume Jusqu'à la derreniere plume, la Rose, 13902.XVe s.• Une plume de porc espy, garnye d'or, extimée ung escu, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 366.• Les François dompteurs du monde tant à l'espée comme à la plume, CHASTEL. Expos. sur vérité.• Tousjours y laissoient les Sarrasins ou plume, ou aisle, et bien y estoient batus, Bouciq. II, 17.XVIe s.• Livres grecs et latins, etc. traduits en françois par maintes excellentes plumes de nostre temps, DU BELLAY I, 7, recto.• Gentilz esprits, qui ne dedaignent point manier et l'espée et la plume, DU BELLAY II, 2, recto..• Tous les peuples s'allechent vistement à la servitude, pour la moindre plume qu'on leur passe (comme on dit) devant la bouche, LA BOÉTIE 52.• Ceux qui ont tant loué leur Lucrece, l'eussent laissée du bout de la plume [au bout de la plume], pour escrire bien au long les vertus de celle-ci, MARG. Nouv. XLII.• Ma plume, estant lassée, ne peut courir en tant de lieux ; il me suffira de...., LANOUE 147.• Là-dessus il [l'historien Poupelinière] se teut la larme à l'oeuil, laissant bien à juger que sa plume estoit vendue, D'AUB. Hist. I, 269.• Mondejar, pour ne se laisser pas tirer une plume de dessous l'aile, s'avança à Gajarre, D'AUB. ib, I, 348.• Les politiques mirent aussi la main à la plume, D'AUB. ib. II, 116.• Le second honneur est aux plumes bien taillées, qui ont mené les esprits aux pensées...., D'AUB. ib. III, 286.• Dans lequel fossé plusieurs autres, mais petits, pendans en plume, des deux costés se joindront, pour y descharger leurs eaux, O. DE SERRES 68.• Avec le chien couchant fait au poil et à la plume, il s'en ira arrester et prendre la perdrix et le levraud, O. DE SERRES 994.• Plume nourrit, plume destruit, LEROUX DE LINCY Prov. t. I, p. 192.• J'ay veu.... des personnages qui tiroient d'escrire et leurs tiltres et leur vocation, desadvouer leur apprentissage, corrompre leur plume, et affecter l'ignorance de qualité si vulgaire..., MONT. I, 288.• Tous deux mettent la plume au vent, comme bons freres jurez de ne s'abandonner jamais et vivre et mourir ensemble, vont brusquer fortune, BRANT. Capit. franç. t. IV, p. 159, dans LACURNE.• Vanner les plumes au vent, COTGRAVE .Berry et bourg. pleume ; wallon plomm ; provenç. et espagn. pluma ; catal. ploma ; ital. piuma ; du lat. pluma, que Curtius, n° 369, rapproche du radical sanscr. plu, flotter.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREPLUME. Ajoutez :18° Plume d'Alep, plume de l'autruche du désert de Syrie.Plume de Barbarie, plume de l'autruche venant de la partie du Sahara voisine des États barbaresques.Plume d'Égypte, plume de l'autruche qui vit dans la vallée du Nil.Plume du Sénégal, plume de l'autruche qui vit dans le Sénégal, Journ. offic. 29 mai 1876, p. 3672, 1re col.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.